Les 4 vérités - Éric Coquerel
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Caroline Roux reçoit Éric Coquerel, député France Insoumise.
Le président de la République renoue avec l'interview du 14 juillet. Emmanuel Macron ne s'était jamais prêté à l'exercice depuis sa prise de fonction, en 2017. En cette année particulière, il a décidé d'y répondre. Qu'en attend le député de la France insoumise, Éric Coquerel ?
Le plan Segur est-il suffisant ?
Éric Coquerel juge que le président de la République annonce des directions telles que la santé ou l'environnement qui sont essentielles mais sans proposer les mesures nécessaires. Sur la transition écologique : « Quatre milliards vont être mis sur la table, paraît-il, alors même qu'une association comme le WWF dit qu'il faudrait 14 milliards sur cinq ans pour faire en sorte que l'on atteigne ne serait-ce que les accords de Paris. Cela créerait 1,8 millions d'emplois ».
En marge de l'hommage aux soignants, Emmanuel Macron a annoncé allouer sept milliards d'euros de plus aux soignants, pour 225 euros net de plus par mois pour le personnel de la santé. Éric Coquerel juge la somme insuffisante : « Au conseil national de la résistance, il avait été décidé de donner à chacun ses besoins en terme de santé en fonction de ses moyens financiers. En 1995, cela a été inversé. On a décidé de recettes et la santé devait s'adapter à ça. On a parlé de modernisation, de rentabilité. Le bilan, c'est ce qu'on a vu avec le Covid-19 : un personnel pas suffisant, mal payé, du matériel qui manque partout, des lits qui manquent partout. Le plan Ségur est refusé par la majorité des syndicats. On n'y parle pas de lit, ni d'embauche de personnel. Et les revenus, on n'en parle qu'à moitié. C'est la moitié de ce que demandait le personnel. »
Le plan de relance, une bonne solution ?
Si le député de la France insoumise est satisfait de la mise en place d'un haut-commissariat au plan, qui répondrait théoriquement à la volonté de son parti politique de remettre à l'ordre du jour une planification étatique, il s'inquiète de sa véritable mise en place. Au-delà des mots, le gouvernement de Macron agira-t-il vraiment ? « Il faut qu'il applique une vraie politique du plan... Il va sans doute parler de relocalisation, étaye-t-il, mais on voit des entreprises disparaître chaque année, notamment dans le domaine de la santé. (...) Ils sont en train de fermer Luxfer qui fait des respirateurs pour les lits. Ils ont laissé fermer Peters Surgical qui faisait des petites pompes. »
Des inégalités croissantes
Pour Éric Coquerel, le vrai problème de la société française se trouve dans les inégalités croissantes. Il dénonce, depuis dix ans, une augmentation de « 70 % des dividendes du Cac 40. Pendant ce temps-là, une personne au SMIC voyait ses revenus augmenter de 12%. L'argent est là. Il représente des cadeaux fiscaux, des exonérations que le gouvernement continue à faire. Cet argent qui sert à la spéculation, qui ne sert pas l'économie réelle, on en a besoin pour les services publics, pour l'hôpital. On a aussi besoin pour tous travailler moins et justement tous travailler ». Le député de la France insoumise rappelle ainsi que la France « est le recordman du monde des dividendes ». 500 milliards d'euros ont été injectés dans l'économie, dans des plans de soutien à l'industrie. Mais « beaucoup de cet argent, selon lui, va être mis dans cette économie à coups d'exonérations de cotisations sociales. Cela veut dire qu'en réalité, on va faire payer aux comptes sociaux une crise du Covid au lieu de faire payer l'État. Moi je suis pour aider les entreprises, mais avec des contreparties : écologiques, sociales... ». Ainsi, si le président semble s'inspirer de la France insoumise sur un interventionnisme d'État, le député juge qu'il le fait mal.