Les 4 vérités - Laurent Berger
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Caroline Roux reçoit Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.
Nouvelles fonctions à assumer, discussions autour du « Ségur de la santé », réforme des retraites saison deux, la gestion de la crise sanitaire, les thèmes sont nombreux à s'accumuler sur le bureau de Jean Castex. Le nouveau Premier ministre s'est déjà attelé à la tâche mardi, en s'invitant à une réunion avec les syndicats, annoncant une rallonge de plus d'un milliard d'euros pour les salaires et mettant la question de l'emploi au centre des préoccupations. Jean Castex, nouveau bras droit du président de la République peut-il rendre plus simple les négociations avec les syndicats ?
Pour le secrétaire général de la CDFT, ce sont les actes qui dicteront les premiers pas de Jean Castex. « On est dans une crise sociale et démocratique énorme... Vont-ils (le gouvernement) s'inscrire dans la transition écologique ? Est-ce qu'ils vont lutter contre les inégalités, contre la pauvreté qui a progressé dans notre pays ces derniers mois ? Nous jugerons seulement aux actes ».
Ségur de la santé : l'urgence
En s'invitant aux discussions autour du « Ségur de la santé » avec les syndicats mardi soir, Jean Castex a voulu marquer son territoire et confirmer qu'il ne voulait pas perdre de temps. Le Premier ministre a augmenté l'offre du gouvernement pour les salaires des soignants, avec une rallonge de 1,1 milliard d'euros par rapport à la proposition précédente, pour une enveloppe totale de 7,5 miliards d'euros. Il a également mis la question de l'emploi au cœur des négociations.
Laurent Berger n'est pas encore totalement séduit par ces propositions même s'il reconnait les efforts consentis par le gouvernement. « J'ai dit en début de semaine qu'il fallait aller à huit milliards pour avoir une revalorisation des salaires conséquente pour chaque personne de l'hôpital public et de santé privée. Il y a un effort qui est fait maintenant il faut regarder la répartition (...) Je souhaite que les huit milliards d’euros, parce que j’espère que l’on ira un petit peu plus loin, soient consacrés à une revalorisation salariale qui aille au-delà de 200 euros pour les soignants et qui s’approche de 200 euros pour les non-soignants, autour de 150, on verra, c’est la négociation qui va le dire ».
Emploi : la crise est déjà là
La crise économique attendue après la crise sanitaire est déjà là. Des entreprises comme Airbus, Nokia ou Smart, ont prévu des plans d'actions sociales qui passent par de nombreuses suppressions d'emplois. Peut-on interdire les licenciements prévus à l'instar de pays voisins comme l'Espagne qui a agi en ce sens pendant la pandémie ?
« Cela dépend de la situation » détaille Laurent Berger. « Prenons l'exemple de Nokia, c'est un comportement inacceptable. Un quatrième plan social en quatre ans, aucune promesse tenue dans les engagements qui ont été pris à l'égard de l'État. Dans ces cas-là, l'État doit imposer des conditions au versement de ces aides. Il faut que les aides qui ont été accordées à Nokia soient supprimées. Sur des entreprise en grosse difficulté économique comme Safran, il faut tout faire pour que les licenciements n'aient pas lieu (...) Ce qu'il faut faire, c'est sortir du slogan qui consisterait à dire 'écoutez c'est le marché qui domine et on fait ce qu'on peut' (...)».