Les 4 vérités - Éric Ciotti
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Éric Ciotti est l’invité des 4 vérités. Le député des Alpes-Maritimes est également l’actuel rapporteur de la Commission d’enquête en charge d’évaluer la gestion de la crise du Covid.
Buzin, Raoult : ont-ils menti ?
L’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé, lors de son audition par la Commission d’enquête en charge d’évaluer la gestion de la crise du Covid, qu’elle avait anticipé la crise sanitaire et qu’elle n’avait pas été informée de la destruction de stock de masques.
Éric Ciotti est-il convaincu par les explications de l’ancienne ministre ? Il répond : « Je suis habité par un très grand scepticisme qui a d’ailleurs été confirmé hier par l’audition de deux anciennes ministres : Roselyne Bachelot et Marisol Touraine. Quand Agnès Buzyn nous dit qu’elle n’a jamais été informée, ni elle, ni son cabinet, du fait que le stock de masque a quasiment ou totalement disparu (…) j’ai aujourd’hui un très grand scepticisme. Soit c’est vrai et c’est très inquiétant car cela veut dire que rien n’avait anticipé et préparé, soit toutes les informations n’ont pas été communiquées. »
Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, accuse quant à lui, le professeur Didier Raoult de « faux témoignage ». Il estime notamment que le taux de décès donné par l’infectiologue est erroné. « Nous auditionnons des personnes sous serment, explique Éric Ciotti, elles doivent naturellement dire la vérité et si elles ne le font pas, il peut y avoir, et la loi le prévoit, des sanctions lourdes. Nous auditionnerons Martin Hirsch lundi. Moi j’ai vu le document sur lequel s’est appuyé Didier Raoult pour publier ces chiffres. Donc nous irons au bout dans la sérénité pour mettre en lumière la vérité de ces affirmations de part et d’autre ».
Fautes de l’État et infantilisation des médecins ?
Des dizaines de personnes, dont des anciens ministres, ont été auditionnés dans le cadre de l’enquête. Ces auditions ont-elles permis de mettre en lumière des fautes ?
« A ce stade de l’enquête, enquête que nous allons poursuivre pendant plusieurs mois, j’ai le sentiment qu’une crise de cette nature n’a pas été vraiment anticipée, qu’on a un peu baissé la garde par rapport au degré de protection qu’on avait jusqu’en 2012, notamment lorsque Nicolas Sarkozy était président de la République et qu’il avait préparé le pays à la grippe H1N1. Si on a un regard sur la gestion de la crise, on a le sentiment que structurellement, notre pays est un peu enfermé dans des lourdeurs (…) La Commission d’enquête ce n’est pas simplement établir des responsabilités, c’est émettre des propositions, c’est en tout cas ma volonté, car si demain nous sommes confrontés à la même situation, et nous faisons face notamment à des prévisions assez pessimistes pour l’automne, il faudra être prêts ».
Hier, lors de son audition, Roselyne Bachelot a dénoncé une « infantilisation » et l’attentisme des médecins face à l’État. « J’ai trouvé ce propos injuste, réagit Éric Ciotti, je l’ai d’ailleurs dit à la fin de la Commission hier. Les médecins se sont confrontés à une pénurie. Ils avaient des masques mais ils n’ont pas pu les renouveler. Quand il y a une épidémie, il faut des dizaines voire des centaines de masques et ces équipements étaient indisponibles. On a laissé nos soignants démunis. Alors je trouve que la sortie de madame Bachelot sur ce point (…), je trouve que son appréciation était un peu hâtive et un peu injuste. Moi je fais confiance aux médecins et ils ont été formidables dans cette crise ».
Affaire Nicolas Sarkozy
Dans l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy, Nicole Belloubet a demandé l’ouverture d’une inspection sur les investigations du parquet national financier. Est-ce une manière anticipée de reconnaître qu’il a eu des dysfonctionnements ? « Bien sûr. J’avais demandé mardi à l’Assemblée nationale cette inspection, j’avais aussi demandé qu’il y ait des enquêtes judiciaires car ce qui s’est passé est d’une extraordinaire gravité. On est face à un scandale d’État. On a voulu abattre Nicolas Sarkozy politiquement. On a mené, pendant quatre ans, une enquête secrète sur lui et des dizaines d’avocats. C’est une atteinte aux libertés fondamentales et on a surtout dissimulé les résultats de cette enquête qui disculpaient totalement Nicolas Sarkozy tout en le laissant renvoyé en correctionnel sans que ces éléments n’aient été portés à la connaissance des juges d’instruction. C’est extraordinairement grave. J’ai l’impression qu’il y a eu une organisation avec des amis politiques. Il y a une connexion de ces magistrats avec monsieur Hollande et ses amis qui est aujourd’hui assez clairement établie. Ce qui s’est passé, à la fois sur Nicolas Sarkozy et sur François Fillon a modifié le cours de notre démocratie. Nous sommes un pays de liberté, et quand la justice, qui est un pilier de cette démocratie est instrumentalisée pour des raisons politiques, (…) c’est qu’il y a un problème démocratique ».