Les 4 vérités - Jean-Pierre Raffarin
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Caroline Roux reçoit Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de 2002 à 2005.
Dans les 4 vérités ce matin, Jean-Pierre Raffarin est l'invité de Caroline Roux. L'ancien Premier ministre reviendra sur le sujet de la prise en main de Pékin sur la sécurité nationale à Hong Kong, le plan social qui touche Airbus, et nous livrera son analyse du résultat du second tour des élections municipales 2020.
Hong Kong : Pékin prend la main
La Chine a adopté mardi une loi controversée pour contrôler la sécurité nationale à Hong Kong. Selon ses détracteurs, les autorités chinoises agissent en ce sens pour museler l'opposition dans ce territoire, un an après les manifestations de grande ampleur qui ont frappé l'ancienne colonie britannique. Ignorant les recommandations des occidentaux, le Parlement national a voté ce texte à l'unanimité. La prison à vie pourra être ainsi infligée pour les crimes contre la sécurité nationale commis à Hong Kong et la justice chinoise aura juridiction pour les plus « graves » d'entre eux, d'après la nouvelle loi dont le contenu vient d'être publié.
« Ce qui a été fait au G7, ce qui a été fait avec la diplomatie française est très utile pour un apaisement à Hong Kong qui est nécessaire » justifie Jean-Pierre Raffarin. « C'est un sujet d'extrême tension. Il est important que l'Europe fasse entendre sa voix. Actuellement, les Américains et les Chinois sont dans une telle guerre froide, que ce qui est bien d'un côté ne convainc pas l'autre parti. Sur ce sujet, la voix de la sagesse peut être européenne ».
Ces manœuvres, en plus de la situation épidémique du Covid-19, pourraient-elles créer un sentiment anti-chinois à court terme ? « Une hostilé à l'encontre de la Chine s'est développée dans de très nombreuses positions. L'Europe s'est montrée très ferme avec eux lors de leur dernier sommet. Nous revenons à la réalité suivante : la Chine ne travaille et ne raisonne qu'avec les rapports de force ».
« Les États-Unis posent d'enormes problèmes »
Cette guerre stratégique entre les États-Unis et la Chine place l'Europe dans une position d'arbitre. Les Américains, en particulier le chef de la diplomatie Mike Pompeo, ont exhorté les Européens à choisir leur camp. Une requête qui ne n'inscrit pas dans le sens de la diplomatie pour Jean-Pierre Raffarin.
« Nous n'avons pas à choisir. Il est clair que les États-Unis aujourd'hui nous posent d'énormes problèmes. On l'a vu sur les accords de Paris sur lequels ils sont en train d'essayer de nous torpiller ! (...) Nous avons des difficultés avec Donald Trump, il nous faut une indépendance, c'est comme cela que nous allons pouvoir rétablir l'équilibre. Revenons aux principes gaullistes, une politique étrangère qui parle a tout le monde, sans agressivité mais qui s'exprime avec lucidité ».
Après la crise sanitaire, la crise économique
En France, la crise économique touche de plein fouet Airbus. La direction de l'avionneur envisage 15 000 supressions de postes d'ici l'été 2021 dont 5 000 sur le territoire français. Ces 15 000 suppressions de postes « sont la plus grosse réduction d’effectifs à laquelle Airbus a jamais procédé », a reconnu le PDG du groupe Guillaume Faury.
« L'emploi est redevenu la première priorité en France. On a constaté une fracture entre les résultats du premier tour, qui penchaient vers des partis traditionnels, et la vague verte du deuxième tour. L'idéologie environnementaliste est devenue un consensus dans le monde urbain (...) Sur le plan politique, c'est la cohésion sociale qui est la priorité. Il manque un pilotage collectif autour de la majorité ».