Les 4 vérités - Stéphane Bancel
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Quelles sont les avancées sur la recherche d’un vaccin contre le Covid-19 ? Stéphane Bancel est le PDG d’une société américaine de biotechnologie appelée Moderna. Installé aux États-Unis, l’homme d’affaire de 47 ans dirige une équipe de chercheurs qui a testé, en premier les effets sur l’humain. Pour sa première télévision française, il répond aux questions de Caroline Roux.
Vaccin contre le coronavirus : des résultats dès l’automne
La pandémie de coronavirus est toujours présente et continue de progresser dans le monde. L’Allemagne a dû reconfiner près de 600 000 personnes et le Portugal a fait de même. Les regards sont maintenant tournés vers les laboratoires du monde entier avec une seule question : quand pouvons-nous espérer un vaccin ?
« Nous allons bientôt commencer une troisième phase de tests d’un vaccin contre le Covid-19 en juillet sur 30 000 personnes, on peut estimer des résultats à l’automne avec potentiellement une approbation soit en fin d’année, soit début 2021, en estimant que tout se passe pour le mieux. Il faut dire que nous avons eu de la chance, c’est un virus qui n’est pas très compliqué au niveau biologique, nous avons obtenu des très bons résultats sur les animaux, nous sommes confiants. »
Le scientifique ajoute que la santé des patients de l’essai clinique est primordiale : « le vaccin est donné à des personnes saines, qui ne sont pas malade, c’est très différent des médicaments. Nous avons dans un premier temps, avec l’Agence réglementaire américaine, calculé dans le temps, les risques financiers, et nous en avons pris beaucoupentre autres avec l’aide du gouvernement américain, qui nous a donné 500 millions de dollars de financement pour l’essai clinique ».
Stéphane Bancel travaille sur un type de vaccin spécifique l’ARN. Il permet d’être rapide, d’avoir de l’avance sur les autres. La journaliste Caroline Roux rappelle que cette technique n’a jamais fait ses preuves sur l’homme.
« Nous savons que le vaccin que nous avons mis en place protège les animaux, nous avons mis sur Internet une publication qui est en train d’être relue par les comités scientifiques, on a une protection totale contre le virus, on ne peut pas trouver de copie de virus dans le poumon des animaux », précise le PDG de Moderna.
Covid-19 : « le premier pays qui approuvera ce vaccin sera le premier servi »
De nombreuses sociétés internationales sont à la course au vaccin. La France s’est engagée avec de nombreux pays européens et a contribué à l’Alliance du vaccin (Gavi), qui passera de 250 à 500 millions d’euros sur 2021-2026. Le chef d’État français a également annoncé qu’il ajoutera 100 millions lorsqu’un vaccin contre le Covid-19 sera disponible, ‘afin d’aider à le rendre accessible à tous’.
La multiplication des vaccins à travers le monde est-elle une bonne chose ?
« On va sans doute avoir des vaccins de sociétés qui sont basées dans plusieurs continents et l’intérêt est qu’on soit capable de protéger des gens dans plusieurs pays. Les gouvernements ont besoin d’investir dans plusieurs vaccins car personne ne sait qui sera le premier à être approuvé », indique Stéphane Bancel.
« La recherche scientifique est très importante et c’est une crise de santé publique qui a démarré par un virus. C’est un partenariat entre les États et les sociétés qui est vraiment sans précédent à mes yeux. Nous voulons que les personnes à risque l’aient en premier (personnels médicals, personnes âgées, les patients avec des facteurs de comorbidités) », explique Stéphane Bancel. Les Américains ne seront « pas nécessairement » les premiers servis. C’est le premier pays qui approuvera ce vaccin qui sera le premier servi », ajoute-t-il.
« L’échec est possible mais par rapport à une autre maladie. L'industrie a une sérieuse chance à 80-90% d’avoir un vaccin disponible l’année prochaine », conclut Stéphane Bancel.