Les 4 vérités - Hervé Morin

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux      Caroline Roux reçoit Hervé Morin, président du Conseil régional de Normandie.   Alors que la nouvelle phase du déconfinement est entrée en vigueur hier, la Normandie voit, au même moment, son indicateur de reproduction du virus passer au rouge. Hervé Morin, président de cette région s’exprime.   Coronavirus : une situation sous contrôle tout en étant vigilant   L’indicateur du nombre de reproduction effective du virus est passé à 1,6 hier soir. Ce chiffre fait basculer la Normandie en zone rouge. Cependant, Hervé Morin est confiant. « Il faut placer cet indicateur avec les autres indicateurs qui permettent d’avoir une réalité de la situation. » Le président de la région confirme qu’il y a « un certain nombre de clusters familiaux et clusters d’entreprises ». « Sur les autres indicateurs, on est encore sur des chiffres très rassurants. Aujourd’hui, en Normandie, nous devons avoir dix personnes en réanimation. » Selon ce dernier les autorités sanitaires considèrent que les choses sont sous contrôle.   En revanche, pour le président des Centristes, c’est le comportement des Français qui laisse à désirer. « Ce qui est sur, c’est qu’il y a quand même pas de mal de gens qu’y font à peu près n’importe quoi en Normandie et ailleurs ». Et c’est sur ce point qu’Hervé Morin insiste. « Le pire serait que les indicateurs retournent à l’orange ou au rouge parce qu’on ne se peut pas s’offrir le luxe d’un deuxième confinement et d’un deuxième arrêt brutal du pays. »   L’ancien ministre de la Défense sous Nicolas Sarkozy exprime également son souhait de voir un changement au sein de l’Exécutif. « J’attends (…) un gouvernement moins technocratique, un gouvernement resserré, avec des professionnels. » Hervé Morin est sans appel : «  Je suis désolé de le dire, mais la politique, c’est comme le reste. Ça s’apprend. On est meilleur à 50 ans qu’à 30 ans. »   Convention citoyenne : vers un référendum pour l’écologie ?   Hier, 150 citoyens ont rendu un rapport de 600 pages soumettant 149 propositions écologiques dont celle d’un référendum pour faire inscrire la notion «d’écocide » dans la Constitution. Le centriste appelle à la raison. « Pitié, pour encore une campagne électorale et un scrutin ! » Selon le président de la région de Normandie, la raison est claire. « On ne votera pas sur le référendum lui-même. On votera sur une seule question : est-ce qu’on est pour ou contre Emmanuel Macron ? » Et sa réponse est tout aussi directe. «  Le résultat sera négatif s’il est porté par le président de la République compte tenu de sa popularité. » Pour Hervé Morin, la problématique est ailleurs. « La question est : est-ce qu’on détermine une politique qui favorise la transition écologique ? ». A cette question, ce dernier apporte une illustration concrète. « Le gouvernement a décidé, il y a un an et demi, d’abandonner l’énergie hydrolienne, c’est à dire l’énergie des courants marins. Heureusement la région l’a reprise avec une société écossaise. Nous avons besoin de concret ! »   Ce rapport propose aussi la limitation de la vitesse à 110 km/h sur l’autoroute, proposition à laquelle Hervé Morin répond : « Et demain 90 ? Les autoroutes sont les routes les moins accidentogènes. Si vous voulez polluer moins, vous avez des transports en commun qui marchent. Vous avez des trains intercités qui fonctionnent et vous arrêtez de considérer que le ferroviaire fait toujours l’objet d’arbitrage négatifs. »   Elections régionales : transformation des pouvoirs publics ?   Emmanuel Macron aurait pour ambition de reporter les élections régionales car il serait compliqué de se remettre en campagne l’année prochaine. Pour le président régional de Normandie, la problématique est différente. « La question est : est-ce qu’on décide de tirer les conséquences du Covid et de transformer les pouvoirs publics ? » Deux enjeux majeurs découleraient de ce changement : sur l’efficacité et un démocratique. « L’enjeu démocratique est le plus important. » Hervé Morin poursuit. Selon lui, le report des élections régionales serait envisageable pour une véritable raison. « Faire en sorte que nos compatriotes puissent participer à la décision collective. Si le président de la République change et décide de faire de la France un pays moderne, laissant les pouvoirs(…) au plus proche des citoyens, ça se discute. » Affaire Fillon : Emmanuel Macon amenait à s’expliquer ?   Éliane Houlette, l'ex-procureure financière dit avoir subit des pressions lors de l’enquête du dossier Fillon. Alors que le président a saisi le Conseil supérieur de la magistrature, Hervé Morin revient sur cette affaire. « On n’avait aucun doute que le pouvoir regarder cette affaire de près. Tout ce qu’il pouvez faire ou contribuer à faire pour engager le plus rapidement des procédures contre François Fillon était fait. Personne n’a de doute là-dessus. » Alors ministre de l’Économie et des Finances de François Hollande à l’époque, le centriste appelle Emmanuel Macron à s‘expliquer. « Il avait, à l’époque, au moins la main sur les déclarations d’impôts de François Fillon. Il avait donc accès, probablement, à une partie des informations. Il y a des choses qui méritent d’être dites. ».