Les 4 vérités - Paolo Gentiloni
Télématin- 9 min 35 s
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- Télématin Télématin Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mardi 19 novembre 2024 diffusé le 19/11 | 3 h
- Télématin Télématin Émission du lundi 18 novembre 2024 diffusé le 18/11 | 3 h 1 min
Chroniqueuse : Caroline Roux
Europe, dette, crise économique et deuxième vague du coronavirus, Paolo Gentiloni, ancien président du Conseil italien et commissaire européen à l'Économie répond aux questions de Caroline Roux dans les 4 vérités.
Europe : un plan de relance de 750 milliards et des réticents
L’Europe a adopté un plan de relance de 750 milliards d’euros voulu par la Commission européenne. Des résistances se sont fait ressentir de la part de certains pays, à la veille d’un Conseil européen mouvementé.
Pour Paolo Gentiloni, il faut tout faire pour convaincre les réticents mais cela ne se fera pas en un jour.
« Cette réunion est une étape pour comprendre les différentes positions des chefs d’État et de gouvernement. C’est vrai qu’il y a urgence mais cette crise du Covid-19 est tellement inédite pour l’UE qu’elle a dû créer une dette commune pour financer des programmes en commun. »
Aujourd’hui les tensions se focalisent principalement sur la manière de répartir ces 750 milliards d’euros. Caroline Roux demande au député européen s’il faut tenir compte de la manière dont les États ont été touchés par la crise.
« Le but de ce fond est d’éviter que cette crise, qui a été commune, mette en danger notre marché unique mais aussi la force de notre monnaie commune. »
« Le plan a pour but d’éviter que les pays qui ont moins de force financière pour répondre à cette crise, restent en arrière. Et je crois que l’on a essayé de trouver les critères qui permettent de remplir cet objectif », affirme Paolo Gentiloni.
Certains pays du Nord ont des réserves à lever de la dette commune pour des pays plus en difficultés comme l’Italie ou encore l’Espagne.
« L’entente entre Angela Merkel et Emmanuel Macron nous a aidé à faire cette proposition. Aujourd’hui ce n’est pas seulement de la solidarité, il y a un intérêt commun. »
Pour le commissaire européen, il n’est pas imaginable qu’un tel plan puisse échouer et que les 27 ne trouvent pas d’accord sur ce plan de relance.
« Cet accord est absolument nécessaire, on y arrivera probablement vers le mois de juillet. Les conséquences seraient tellement graves si les pays européens n’arrivaient pas à parler d’une même voix. »
Paolo Gentiloni explique que la Comission européenne a « mis en place des prêts, des crédits sur le chômage partiel et d’autres mécanismes. D’autres instruments plus urgents sont sur la table qui permettent d’avoir des économies plus compétitives et plus soutenables sur le plan social et environnemental. Ces plans de relance devront être remboursés par les Européens lorsque la situation sanitaire, économique et sociale se portera mieux. »
Dominique Strauss-Kahn a été interrogé dans le journal Les Échos et appelle à mettre en place des « bons perpétuels » c’est-à-dire que le capital emprunté n’est jamais remboursé, seuls les intérêts le sont.
Paolo Gentiloni avoue que cette proposition a été étudiée. Le gouvernement espagnol a fait la demande de ces « bons perpétuels ».
« Il y une difficulté cultuelle pour beaucoup de pays comme l’Allemagne d’accepter une idée comme celle-ci. L’émission de la dette que la Commission va faire sera remboursée entre 2028 et 2058, c’est quelque chose sur le très long terme. »
Chine : une deuxième vague de contamination ?
A Pékin, un nouveau foyer de l’épidémie de coronavirus a été détecté dans l’un des plus grands marchés de la ville. Les autorités ont décidé de reconfiner une partie de la mégalopole chinoise. Faut-il anticiper économiquement, le risque d’une deuxième vague en Europe ?, demande la journaliste des 4 vérités à l’ancien président du Conseil italien.
« Pour l’Europe, reconfiner serait le pire des scénarios, je dois dire que nous avons aucun signe de deuxième vague en Europe, mais naturellement nous regardons ce qu’il s’y passe. Nous avons analysé la situation économique de cette année à la Commission européenne et nous sommes -7,5%. Si deuxième vague il doit y avoir, il y aurait une chute de l’économie beaucoup plus sérieuse.
Paolo Gentiloni affirme aussi qu’il y a des signes de reprise économique dans la zone euro, mais qu'ils restent timides en raison du risque de deuxième vague.
« Il y a des difficultés énormes dans des secteurs comme le transport, le tourisme, les activités culturelles qui sont toujours très affectées par la crise. »