Les 4 vérités - Franck Riester

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux     La culture, pour beaucoup d’artistes, elle est la grande absente de l’allocution d’Emmanuel Macron de dimanche dernier. A quoi va ressembler le monde d’après pour la culture ? Alors que le déconfinement se poursuit dans d’autres secteurs, le monde culturel se sent en marge et demande une date de retour à la normal. Pour en parler, le ministre de la Culture Franck Riester est l’invité des 4 vérités.       Violences à Dijon : des journalistes de France 3 agressés     Une équipe de journalistes de France 3 a été agressée à Dijon alors qu’elle tentait de réaliser un reportage sur les émeutes survenues lors du week-end du 13 au 15 juin. Deux bandes rivales s’y affrontaient sur fond de représailles. Lors des manifestations, les journalistes qui couvrent l’actualité sont souvent pris à parti, ils sont menacés, insultés parfois violentés : ils ne sont plus en sécurité. Le ministre de la Culture l'affirme, les journalistes sont des professionnels qui nous permettent de nous informer. Ils sont essentiels pour notre démocratie et notre société. « Il faut les protéger en tant que puissance publique. J’en ai discuté avec Christophe Castaner qui est très attentif à la protection des journalistes. Ce n’est pas toujours simple pour eux, ils se retrouvent au cœur des événements, il y a aussi une haine vers tout ce qui représente une forme de pouvoir, cette dérive est devenue est une grande question de société » .   La manifestation des soignants à Paris a connu des débordements lorsque des Black block on rejoint les manifestants. Gaz lacrymogènes et arrestations de personnels soignants ont choqué les Français. Un monde d’après qui ressemble beaucoup au monde d’avant questionne Caroline Roux dans les 4 vérités. « Il y a des violences dans la société, des difficultés dans la cohésion sociale, il y a des criminels, des délinquants dont il faut faire cesser les activités avec force et détermination. Ces tensions dans la société sont toujours très présentes, dans un certain nombre de territoire, celles-ci augmentent. En réponse nous devons apporter de la fermeté, de l’éducation et la culture pour permettre aux jeunes d’avoir les clés pour devenir des citoyens éclairés, c’est essentiel. »     La culture est-elle la grande perdante du déconfinement ?   L’auteur-compositeur et interprète Benjamin Biolay a déploré l’absence de culture dans l’intervention du chef de l’État dimanche 14 juin. Il interroge également les politiques : ‘pourquoi ne pas déconfiner toute la culture alors que désormais la France est en vert ?’ « Il faut être aussi responsable » assène Franck Riester, « nous n’avons pas traversé deux mois de confinement pour tout gâcher. Je comprends l’envie de Benjamin Biolay de pouvoir rejouer devant un public large mais est-ce que c’est raisonnable aujourd’hui ? Il est tout à fait possible d’aller dans des salles de spectacle, des concerts avec des règles sanitaires particulières, avec des distanciations physiques, gestes barrières et port du masque. A partir du 22 juin, on regardera si l’on peut aller plus loin dans cette gestion. Aujourd’hui voir une foule dans une fosse où tout le monde est collé, ce n’est pas possible ! L’Executif est au rendez-vous pour aider les entreprises d’organisation de spectacles avec notamment le prêt garanti par l’État, le chômage partiel, le fond de solidarité, les dispositifs spécifiques pour le Centre national de la musique… Nous sommes mobilisés avec les salles de spectacle mais aussi de cinéma. Elles pourront rouvrir dès ce lundi 22 juin. » « Il y a une vraie attente pour les salles de cinéma, les gens ont été très frustrés durant le confinement mais il faudra suivre les règles sanitaires. »   La Fête de la musique, mise en place en 1982 par Jack Lang pour célébrer la culture et l’arrivée de l’été est compromise. Pour la première fois depuis le déconfinement, 2 000 personnes vont être réunis à l’AccorHotels Arena de Paris pour un spectacle. « Il faut célébrer la musique, les spectacles dans un certain nombre de villes et de salles seront possibles. Par contre, dans la rue, cela ne sera possible que s’il y a une organisation. Il faut comprendre que l’on ne va pas faire la Fête de la musique comme d’habitude, on demande la responsabilité à chaque Française et Français » termine le ministre de la Culture.