Les 4 vérités - Adrien Quatennens
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Chroniqueur : Jeff Wittenberg
Jeff Wittenberg reçoit Adrien Quatennens, député LFI.
Emmanuel Macron s’adressera dimanche 14 juin aux Français dans une allocution télévisée. Un nouveau Conseil de défense se tient ce vendredi à l’Elysée pour préparer la suite du déconfinement progressif. L’Exécutif doit trancher sur l’assouplissement attendu du protocole sanitaire dans les écoles et l’ouverture ou non de l’intérieur des bars et restaurants en zone rouge.
Adrien Quatennens, député La France insoumise du Nord, estime qu’il est temps de passer à l’étape suivante car « les indicateurs sur le plan sanitaire sont encourageants ».
La deuxième vague économique et sociale
« La vigilance est toujours de mise. Nous n’avons toujours pas de traitement, toujours pas de vaccin et nous savons que le virus circule toujours, mais vraisemblablement il circule moins donc nous pouvons imaginer que la vie reprenne. » Pour le député, il faut s’habituer à vivre avec le virus en respectant les mesures sanitaires.
Interrogé sur la deuxième vague annoncé par Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale le 28 avril dernier et encore inaperçue, Adrien Quatennens affirme qu’il existe des « controverses dans la science » et s’attarde sur la deuxième vague « économique ».
« Nous n’avons jamais souhaité rien d’autre que cela se passe bien. Par contre, il y a un deuxième vague qui est, elle, bien évidemment inévitable et qui a déjà commencé, c’est la deuxième vague économique et sociale et nous attendons qu’Emmnanuel Macron y réponde et si possible avec des paramètres qui ne soient pas les mêmes qu’avant la crise. »
L’élu du Nord dénonce « l’erreur » du président de la République de revenir à la même politique alors que « l’ampleur de la crise est une opportunité ». Il prévient que sans des changements de politique, la France ne sera pas prête à « affronter les prochaines crises ».
« Songez par exemple à la crise climatique, elle va nécessiter autre chose comme plan d’action que de s’évertuer à ce que les Français achètent des voitures comme le fait Emmanuel Macron. »
Conditionner les aides de l’État et changer de modèle économique
Emmanuel Macron doit défendre sa politique économique de relance enclenchée par un investissement de l’État à hauteur de 460 milliards d’euros.
Adrien Quatennens salue « tout ce qui a été fait pour préserver l’emploi », notamment le dispositif de chômage partiel « absolument nécessaire ». « Mais quand Emmanuel Macron nous dit de relancer la machine, nous interrogeons : quel type de machine s’agit-il de relancer ? Et pour quoi faire ? N’est-ce pas l’occasion de s’interroger sur nos modes de production, d’échange, de consommation ? »
La crise sanitaire révèle l’échec d’un modèle économique libéral selon l'élu du Nord. « C’est l’échec de ceux qui ont préféré le libre-marché, le laisser-faire à l’État et à la planification. C’est l’échec de ceux qui ont préféré le grand déménagement du monde qui d’ailleurs se poursuit encore au cœur de la crise du Covid par la signature de traités de libre-échange, plutôt que de relocaliser les activités indispensables et essentielles. »
La réponse à apporter serait d’orienter toute l’économie vers le fait de relever les prochains grands défis et « notamment celle de la crise climatique » car le député pense que d’autres crises sont à venir : « il faut s’y préparer ».
A propos du soutien de l’État aux entreprises, il faudrait conditionner ces aides. « L’État arrose les entreprises sans demander aucune contrepartie en matière sociale et environnementale. Résultat : certaines entreprises licencient, d’autres préparent des plans sociaux. (…) On ne peut pas tolérer que des milliards soient dilapidés comme cela et qu’ensuite des entreprises continuent des plans sociaux avec pour seul objectif d’améliorer leur profit et leur financement. »
Quelles réponses apporter aux crises de l’hôpital et de la police ?
Suite à la crise sanitaire, le gouvernement s’est engagé à revaloriser le personnel médical hospitalier avec des augmentations de salaire et des budgets supplémentaires. Adrien Quatennens rappelle que le personnel soignant était en grève depuis un an et demi avant la crise du Covid-19.
« Il a fallu une crise comme le Covid-19 pour que le gouvernement daigne enfin s’intéresser au personnel de santé ». Ces revendications n’ont pas évolué depuis et le député de La France insoumise attend la concrétisation des promesses faites par l’Exécutif.
« J’appelle tous les Français qui pendant la crise du Covid-19 était le soir à leur fenêtre, à leur balcon à 20h à descendre dans la rue avec le personnel de santé pour qu’enfin le gouvernement les entende et traduise dans la loi leurs revendications ». Et de lister ces attentes : un plan d’embauche massif, des revalorisations salariales et la fin de la politique de « fermeture de lits ».
Les forces de l’ordre sont en colère à l’encontre du ministre de l’Intérieur qu’ils accusent de les avoir lâchés après avoir évoqué des soupçons de racisme dans la police.
« Nous appelons à la pacification de la relation entre la population et sa police et pour cela il y a des choses à faire dans la police, c’est une évidence, car les violences policières maintenant tout le monde sait que cela existe. »
Les violences policière sont l’œuvre « d’une minorité », mais elles s’accroissent selon lui. Afin que la police soit « véritablement républicaine », Adrien Quatennens propose de refonder le code de la déontologie « de manière à y réintégrer certaines missions que Manuel Valls a supprimé en 2014 par exemple ».