Les 4 vérités - Ségolène Royal
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Chroniqueuse : Caroline Roux.
Ce matin, Ségolène Royale est l’invitée des 4 vérités.
La présidente de « Désirs d’Avenir pour la planète » envisage une nouvelle candidature pour l’élection présidentielle de 2022. L’objectif : peser dans le débat au moment où l’Exécutif cherche un chemin pour la sortie de crise.
Déconfinement, protocoles sanitaires, crise économique et violences policières, Ségolène Royal fait le tour de l’actualité.
Aller plus loin dans le déconfinement
Le 11 mai marque la première phase du déconfinement des Français. Presque un mois après, les entreprises et les parents d’élèves notamment souhaitent aller plus loin dans le déconfinement. Le Conseil scientifique, lui, encourage cette mesure. Pour Ségolène Royal, il ne faut pas alléger les protocoles sanitaires mais « il faut continuer à maintenir les barrières de distanciation et le port des masques. »
« Ce qui est choquant aujourd’hui, c’est de voir que dans les transports publics, les gens sont très disciplinés et tout le monde met le masque, en revanche, sur la voie publique ou dans les commerces, le masque n’a pas été rendu obligatoire. Donc là, il y a un relâchement. Paradoxalement, si on veut aller plus vite sur le déconfinement, il faut maintenir les protections. (…) Le deuxième pilier pour pouvoir déconfiner plus vite, c’est de mettre en place tout le dispositif qui permettra de réagir rapidement si le virus reprend. »
Des études ont démontré que les enfants ne sont pas un vecteur de transmission du virus. Caroline Roux met en lumière le cas des écoles et des protocoles sanitaires strictes imposés à celles-ci. Faut-il alléger ces protocoles mis en place depuis le 11 mai ?
« Il faut adapter les règles du jeu. Comme l’ont dit les enseignants, les directeurs d’écoles, mais aussi les parents d’élèves, les instructions de 63 pages qui sont tombées sur la tête des écoles ont entraîné une réaction d’inertie. Les enseignants ont eu peur pour leurs élèves et pour eux aussi. Il faut sortir de cette infantilisation, de cette peur. Les deux choses à rejeter sont l’infantilisation et la peur pour passer à la responsabilisation et à la confiance. »
Une crise économique sans précédent
La crise sanitaire laisse entrevoir une crise financière mondiale sans précédent. Alors même que le gouvernement est confronté à la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale, le président de la République Emmanuel Macron se penche d’ores et déjà sur le Ségur de la santé. Le personnel soignant souhaite que l’État tire des enseignements de cette crise sanitaire et demande des revalorisations de salaires. « L’État doit être au rendez-vous de ses promesses de revalorisations de salaires pour les personnels soignants et il doit l’être rapidement pour deux raisons : la menace d’une seconde vague de l’épidémie, et le dérèglement climatique qui va conduire à des crises sanitaires de plus en plus fréquentes. (…) Il faut que les choses soient prises sérieusement, il faut que la parole donnée soit tenue à la fois sur la revalorisation des métiers qui doivent être alignés sur la fonction publique d’État, et sur la logistique hospitalière et le recul de la bureaucratie : il faut rendre aux chefs de services hospitaliers la liberté de s’organiser, comme ils l’ont d’ailleurs fait pendant la crise du coronavirus. »
Violences policières, le débat
La mort George Floyd, noir américain requalifiée de meurtre suite à une arrestation de police à Minneapolis dans le Minnesota, a suscité une vague d’indignation mondiale.
Des manifestations ont eu lieu partout dans le monde pour réclamer la justice et mettre en lumière les violences policières. A Paris, une manifestation réclamant la justice pour Adama Traoré, jeune français décédé à la suite de son interpellation à Beaumont-sur-Oise en 2016, et la mort de Georges Floyd, a réuni près de 20 000 personnes selon la police, et 80 000 personnes selon les organisateurs.
Cette affaire outre-Atlantique a relancé le débat sur les violences policières. Selon nos confrères du Parisien, Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre Édouard Philippe de lui faire des propositions au sujet des violences policières. Il a également demandé au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, de travailler à l’amélioration de la déontologie des forces de l’ordre.
« Il faut en attendre l’ordre républicain. L’ordre républicain c’est la confiance du peuple français dans ses grandes institutions régaliennes : police, gendarmerie, armée et bien évidemment, la justice. (…) On s’est interrogés : est-ce que la police est raciste ? Je dis, ici, la police n’est pas raciste, mais quelques policiers sont racistes. La preuve, c’est qu’il y a une trentaine d’enquêtes sur des faits de racisme ou d’injures, qu’il y a plus de 1400 enquêtes sur des disfonctionnements suite à la saisie de l’IGPN et qu’il y a eu 19 morts au cours d’opérations de police. Donc là-dessus, il faut de la vérité. Parce que vérité cela rime avec sécurité. Donc, il faut que le gouvernement ait une parole de vérité, qu’il reconnaisse ses disfonctionnements et apporte des solutions à ces disfonctionnements. C’est la seule façon de ne pas jeter le discrédit sur l’ensemble de la police. Il faut que le gouvernement soit conscient qu’il y a une très forte pression qui pèse sur la police depuis trois ans. A cause des politiques antisociales, il y a des mouvements sociaux sans arrêt : Gilets jaunes, mouvement pour les retraites, mouvement dans l’hôpital… la police est fatiguée. C’est aussi de la responsabilité du pouvoir politique d’apporter la paix sociale dans un pays pour que la police et la gendarmerie ne soient pas sans arrêt sollicitées et mises sous pression. »