Les 4 vérités - Olivier Faure
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Chroniqueur : Jeff Wittenberg
Jeff Wittenberg reçoit Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste.
Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 22,6 % en avril, une hausse sans précédent depuis 1996. Le gouvernement a lancé ce jeudi 4 juin des pistes pour « sauver l’emploi », notamment via une aide massive à l’apprentissage afin d’employer des jeunes.
« Ouvrir les vannes de la dépense publique »
« Ce n’est pas suffisant » selon Olivier Faure. « Tout le problème avec ce gouvernement c’est d’avoir laissé penser que l’on pouvait attendre le mois de septembre pour afficher enfin un plan qui permette le rebond, le déconfinement de l’économie après avoir déconfiné les habitants. Or la question c’est que ces chômeurs qui arrivent par centaines de milliers ne peuvent pas attendre le mois de septembre et ce sont les entreprises elles-mêmes qui vont malheureusement passer à la faillite si l’on ne se dépêche pas. » Que faudrait-il faire s’interroge-t-il, avant de répondre « ouvrir les vannes de la dépense publique» avec un « grand plan d’investissement dans la rénovation thermique » afin que la relance bénéficie également à l’environnement.
Alors que la droite fustige le gouvernement pour avoir déjà trop ouvert les vannes de la dépense publique, Olivier Faure estime qu’il ne faut pas les fermer trop vite et que l’État doit continuer à soutenir le chômage partiel. « Les entreprises ne vont pas reprendre leur vie comme si rien ne s’était passé et arriver à retrouver leur rythme de croisière. Tant que cette période-là n’existe pas encore, il faut permettre à la fois que le temps de travail soit moins important, mais que pendant que les entreprises payent moins, l’État compense et permette aux salariés d’être financés à 100%. »
Suite à un échange entre syndicats et patronat, le gouvernement a indiqué que les « choses étaient très, très ouvertes sur l’assurance-chômage », alors que les syndicats demandent son annulation.
« Ce que je demande depuis le début de cette crise sanitaire (…) c'est que cette réforme soit abrogée », indique le Premier secrétaire du Parti socialiste. « Même le gouvernement en reconnait à demi-mot la nocivité. Et donc puisqu’elle est nocive, parce qu’elle va frapper tous ceux qui ne pourront pas être indemnisés ou ceux qui le seront, le seront moitié moins, il faut effectivement l’abroger. » Olivier Faure reprend les mots de Laurent Berger qui a qualifié cette réforme de « tuerie », de « massacre ».
« Je ne veux pas que la police française devienne la police américaine »
La colère provoquée par la mort de George Floyd, afro-américain tué lors de son arrestation par la police le 25 mai à Minneapolis, s’est répandue au-delà des frontières américaines. En France, des manifestations dénoncent aussi les violences policières et le racisme qui existerait au sein de la police.
« Je dis halte au déni de réalité. Il y a aujourd’hui effectivement dans la police des racistes comme il y en a partout en France. Justement la différence entre la police et la population c’est que la police dispose du monopole de la justice légitime. Cela suppose une police républicaine exemplaire. (…) Cela suppose qu’à chaque fois qu’il y a un acte, des mots qui sont emprunts de racisme, ils soient sanctionnés. On ne peut pas continuer à fermer les yeux et laisser penser que finalement ce n’est pas si grave, si c’est grave ! »
Olivier Faure rappelle les révélations faites ce jeudi 4 juin par une enquête de StreetPress sur l’existence d’un groupe privé Facebook comptant plus de 8 000 membres des forces de l’ordre sur lequel sont échangés des messages et montages racistes et sexistes. « Sur le recrutement, sur la formation, sur les sanctions il faut être d’une sévérité exemplaire », commente-t-il avant de préciser : « Je ne veux pas que la police française devienne la police américaine ».
Le front commun socialiste-écologiste : « un autre avenir possible »
Le second tour des élections municipales doit se tenir dans trois semaines. Le Parti socialiste espère conquérir plusieurs grandes villes. Dans au moins trois d’entre elles, Toulouse, Lyon et Bordeaux, les têtes de listes sont écologistes. Le PS se contente-t-il de jouer les seconds rôles ?, interroge Jeff Wittenberg.
« Fondamentalement ça m’est égal, ce que je veux c’est la victoire d’un bloc social et écologique qui permette de montrer qu’il y a un autre avenir possible et que l’on n’est pas condamné définitivement à avoir le choix entre l’extrême droite et les libéraux. »
A propos de l’élection présidentielle de 2022, Olivier Faure n’est pas contre l’idée d’un candidat écologiste soutenu par le Parti socialiste. « Quelle est la question ? ce n’est pas de savoir d’où on vient, mais où on va ensemble. Je souhaite quelqu’un qui nous emmène là où l’on veut aller ensemble, quel que soit son origine. »
Le Rassemblement national est en bonne voie pour conquérir Perpignan où Louis Aliot est arrivé en tête au premier tour des élection municipales avec 36,5 % des suffrages, loin devant le maire LR sortant Jean-Marie Pujol, qui a reccueilli 19,9 % des voix. La liste d’Union des gauches s’est retirée et Olivier Faure soutient le front républicain : « J’appelle à voter contre le Rassemblement national ».