Les 4 vérités - Isabelle Autissier

Télématin

Chroniqueuse : Caroline Roux     La navigatrice française Isabelle Autissier, présidente de l’association WWF France est en duplex dans les 4 vérités ce matin. Confinement, déconfinement, écologie et monde d’après Covid, elle répond aux questions de Caroline Roux.   Écologie, le monde d’après.   A l’initiative de l’association WWF France, Isabelle Autissier a lancé une consultation auprès des Français. Qu’attendent les citoyens ? Quelles sont les idées qui ont émergé durant le confinement ? Un changement de mentalité est-il possible ? « Le monde d’après ne va pas se faire avec un coup de baguette magique, mais c’est un chemin qu’il faut baliser. Ce qui est important pour nous c’est d’écouter des citoyens qui viennent de tous les horizons, d’écouter ce qu’ils veulent. Il y a deux mots qui reviennent souvent : ‘environnement’ et ‘social’. Dans cette consultation, nous avons reçu plus de 20 000 propositions précises. Nous sommes encore en train de faire le tri pour n’en faire ressortir qu’une quinzaine, et à partir de là, nous allons adresser nos propositions aux ministres et ministères concernés. On a une parole forte mais nous ne sommes pas les seuls, alors nous allons essayer de fédérer autour de nous. »   Le monde d’après est-il le monde d’avant, mais en pire ?   Durant le confinement, la nature a repris ses droits un peu partout dans le monde. Des cygnes dans les rues de Venise, le retour des dauphins dans les ports de Sicile, des canards en plein cœur de Paris… Mais les images de la frénésie de consommation dès le début du déconfinement semblent avoir balayé les bonnes résolutions prises durant le confinement. « Si le monde d’après est le monde d’avant en pire, il va falloir s’attendre à de plus en plus de crise, d’autres virus, des problèmes liés au climat, et là, cela sera peut-être encore pire. On peut comprendre que des gens aient eu besoin de consommer après cette période de confinement, mais ce n’est pas le cas de tous. Certains ont fait le choix de continuer à prendre leur vélo, de continuer à cuisiner avec des produits locaux. On ne le voit peut-être pas mais je pense que chez les citoyens il y a des choses qui sont en train de changer et qui ont déjà changé dans la mentalité. »   Économie et écologie sont-ils compatibles ?   Le secteur de l’économie à l’échelle planétaire est impacté par la crise du coronavirus. Selon un rapport publié par le FMI, l'Europe sera la région la plus durement touchée. En France, avec la réouverture des restaurants, des bars et des commerces de proximité dès le 2 juin, l’État entend bien relancer l’économie. Pour Isabelle Autissier, on peut être respectueux de l’environnement et relancer l’économie : « Si nous essayons d’opposer économie et écologie nous sommes morts. Mais il faut que l’économie change. Il faut faire évoluer l’économie pour qu'elle nous apporte des biens et des services bien sûr, mais pas en excès, pas n’importe quoi, pas n’importe comment et pas à n’importe quel coût pour la planète. »