Les 4 vérités - Laurent Berger
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Le coronavirus a causé une crise financière et de l’emploi dans de nombreux secteurs : tourisme, aéronautique mais aussi l’automobile. Les ventes de voitures neuves ont plongé de 89% en avril 2019. Le président de la République doit détailler ce mardi les mesures de soutien au secteur, avec notamment des aides à l'achat de véhicules électriques et thermiques récents. Renault et PSA devraient s'engager sur des contreparties.
Qu’attend Laurent Berger des annonces d’Emmanuel Macron ? Il est l’invité des 4 vérités.
Renault : vers un plan de restructuration ?
Plan de soutien vers l’industrie automobile, relance de la fabrication… Les mesures que doit annoncer le chef de l’État doivent tenter de redresser un secteur en crise après deux mois d’inactivité. Concessionnaires et usines demandent du soutien au marché sous peine de voir des défaillances d’entreprises se multiplier pendant l’été.
Laurent Berger attend toujours une relance sur la consommation mais surtout un plan de sauvegarde de l’activité en France. « Nous parlons beaucoup de Renault mais c’est l’ensemble de la filière qui est potentiellement en situation difficile. Lorsque l’on parle d’un constructeur, on parle aussi des sous-traitants qui sont directement impactés. J’ai reçu des mails de la part d’une équipe CFDT de PSA qui se demandait ce qui allait se passer dans les semaines et mois à venir… Je tente de rassurer les travailleurs du monde automobile sur le maintien de l’activité et des sites sur le territoire national ».
Renault envisage de fermer trois sites en France et de restructurer celui de Flins (Yvelines). Un plan économique qui permettrait de sauver deux milliards d’euros. L’État, qui est le premier actionnaire de la marque au losange, doit se prononcer sur ces restructurations.
« Je souhaite que les annonces ne sortent pas en premier dans la presse. L’effet est juste détestable lorsqu’une annonce sur une éventuelle fermeture se fait via les médias. Je souhaite surtout que tout soit fait pour maintenir les sites de productions de Renault. Il faut aussi s’inscrire dans la transition écologique. Aujourd’hui, il y a beaucoup de flou sur la filière automobile, il y a beaucoup d’annonces mais elles ne sont pas suivies d’actes, donc j’attends des précisions à la fois du gouvernement mais aussi des constructeurs automobiles. Cela ne se fera pas sans dialogue social. »
Plan de mobilisation générale sur l’emploi : « l’État n’en fait pas assez »
Le gouvernement prévoit de sortir progressivement du dispositif de chômage partiel à partir du 1er juin. L’État ne prendra à sa charge que 85% des salaires. Une annonce trop tôt pour les entreprises ?
« Dans un premier temps, la bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de baisse des indemnisations des salariés » affirme le secrétaire général de la CFDT. « La vraie question c’est sur la reprise d’activité, comment va-t-elle se passer dans les petites et moyennes entreprises ? Dans les cafés-restaurants par exemple, l’activité professionnelle va reprendre mais pas totalement. Comment cela va se dérouler pour les salariés et l’entreprise en termes de prise en charge ? Si la reprise n’est pas suffisante dans certains secteurs, il faut continuer l’activité partielle sinon le risque c’est le chômage. »
Faut-il repenser les plans sociaux ? Garder des salariés sous employés, avoir des plans de formations financés par l’État ? Faudra-t-il de nouveaux moyens pour faire face à une vague de chômage qui menace dès la rentrée ?
Pour Laurent Berger, « il va falloir innover c’est évident mais ce qui va être déterminant c’est : va-t-on faire le choix de garder les salariés, d’augmenter leurs compétences d’une certaine manière avec des formations ou de passer par la case chômage. A la CFDT, nous voulons embrayer sur ce plan de mobilisation générale sur l’emploi et l’Exécutif ne le fait pas assez. »