Les 4 vérités - Geneviève Chêne
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Caroline Roux reçoit Geneviève Chêne, directrice générale de Santé publique France.
Alors que les Français reprennent peu à peu une vie sociale tant bien que mal, le nombre de nouvelles victimes et personnes intégrées dans les hôpitaux est en baisse régulière depuis quelques semaines, mis à part une légère hausse ces 24 dernières heures, avec 121 nouvelles admissions par rapport à samedi, selon le dernier bilan de la Direction générale de la Santé (DGS). Pour autant, 17 185 patients atteints du coronavirus sont toujours pris en charge, dont 1 659 liés à une forme sévère du Covid-19. Doit-on s’attendre à une deuxième vague de l’épidémie ? Le déconfinement est-il une réussite pour lutter contre le virus ? Qu'en est-il des 700 000 tests réalisés par semaine ?
Le déconfinement a-t-il du bon sur l’impact virologique ?
Pour Geneviève Chêne, le déconfinement mis en place depuis le 11 mai dernier entrevoit des indicateurs positifs malgré la circulation toujours active du virus. « Chacun a joué son rôle pour appliquer les gestes barrières et appliquer les distances, c’est aussi cela qui crée un bilan favorable pour cette période ». La directrice générale de Santé publique France y voit même des signaux positifs pour éviter une reprise de l’épidémie : « Tous les signaux des clusters sont pris en charge le plus tôt possible. Ce qui est très important dans cette nouvelle phase, c’est le dépistage, le traçage et l’isolement au-delà des gestes barrières. Chacun, s’il a un doute, doit pouvoir être dépisté, voir son médecin généraliste immédiatement, pour casser les chaînes de transmission rapidement ».
700 000 tests par semaine, objectif atteint ?
Pour cette nouvelle phase, le gouvernement avait tablé sur un objectif de 700 000 tests virologiques hebdomadaires. « A la sortie du confinement, nous serons en capacité de massifier nos tests » affirmait Edouard Philippe lors d’une conférence de presse le 28 avril 2020. Le Premier ministre est-il dans le vrai ? « Il est encore trop tôt pour tirer des bilans complets » répond Geneviève Chêne, même si la professeure de biostatistique constate que les outils de travail mis à disposition sont là et que le capacitaire répond présent.
En ce qui concerne la réouverture progressive des cafés, commerces et restaurants, dont les annonces à ce propos du gouvernement devraient être connues cette semaine, la directrice de Santé publique reste très prudente : « Il est trop tôt pour être confiant sur l’ensemble des éléments pour affirmer ces réouvertures. Chacun doit être en mesure d’appliquer, je le répète, les mesures de sécurité préconisées, de faire en sorte que l’épidémie reste bien maîtrisée (…) Ce qu’il est important de comprendre avec ce virus, c’est qu’on ne dispose pas d’historique à son sujet. C’est la première fois qu’on le rencontre. Il nous a donné beaucoup de surprises, en particulier le fait que beaucoup de personnes peuvent être asymptomatiques et transmettre le virus. Les mesures de déconfinement sont levées progressivement car cela permet au fur et à mesure de voir l’impact sur les indicateurs, à l’hôpital et en communauté, de la circulation du virus ».
Une deuxième vague épidémique inévitable ?
Va-t-on voir déferler une deuxième vague épidémique ? Le déconfinement va-til entraîner une nouvelle flambée épidémique ? Les scientifiques sont divisés à ce sujet. Certains estiment que cette phase de sortie commencée plus tôt dans certains pays n’a entraîné aucune deuxième vague, d’autres sont plus alarmistes et se posent non pas la question de quand aura lieu cette deuxième vague mais de quelle intensité sera-t-elle ?
« Ce qu’on regarde attentivement, c’est le fait que de larges dépistages peuvent se faire, que tous les signaux font en sorte que l’on ne va pas craindre ce qui va se passer mais plutôt qu’on reste en action (…) Une période extrêmement difficile est passée, cela tient à nous tous de faire en sorte que l’on puisse répondre positivement à la suite ».