Les 4 vérités - Nicolas Dupont-Aignan
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Chroniqueur : Jeff Wittenberg
Jeff Wittenberg reçoit Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et député de l'Essonne.
En vigueur depuis une dizaine de jours, le déconfinement a de multiples conséquences après deux mois de mise à l’arrêt du pays. La veille de l’annonce effective du début du confinement, le dimanche 15 mars, le gouvernement avait maintenu l’organisation du premier tour des élections municipales. Arrêté depuis, le processus devrait reprendre soit, le 28 juin, soit en janvier 2021. Le gouvernement français a annoncé hier qu’il serait très exigeant avec la préservation de l’emploi en France. Mais va-t-il être en mesure d’empêcher la fermeture de plusieurs sites des usines Renault et ainsi sauver des milliers d’emploi ? Mise à mal, l’économie des pays de l’Union européenne doit être relancée. Le tourisme en est l’une des composantes, ce pourquoi la réouverture des frontières au sein de l’espace Schengen, avant l’été, est en ce moment envisagée. Quels sont les risques encourus ?
Élections municipales : à quand le deuxième tour ?
Nicolas Dupont-Aignan était avec d’autres responsables politiques, hier, autour du premier ministre pour parler de cette question des élections municipales. Edouard Philippe a dit qu’elles auraient lieu soit en juin prochain, soit en janvier 2021. Le député de l’Essonne et président du parti Debout la France se serait prononcé pour un report du processus au mois de janvier prochain. Il explique sa position : « Juin c’est beaucoup trop tôt. On ne connaît pas encore les résultats du déconfinement. Il y a des indices positifs et c’est bien, mais une élection ce n’est pas simplement le jour du vote. Une élection c’est une campagne, ce sont des échanges. Or on voit bien qu’aujourd’hui, il ne peut pas y avoir d’échanges. Ne peut-on pas attendre ? »
Le responsable politique pointe l'absence d'un réel débat qu'entraînerait l'organisation d'un second tour dans des conditions sanitaires incertaines. « Clore [cette séquence électorale], ça veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il n’y ait pas de débat. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à avoir refusé : la France insoumise, M.Jean-Christophe Lagarde, qui est centriste. Est-ce qu’un peu de bon sens pourrait revenir chez les responsables politiques et qu’on s’occupe des graves problèmes qu’il y a dans le pays ? Il y a encore beaucoup de départements rouges, il y a encore beaucoup de gens qui meurent. (...). Est-ce que le 28 juin les Français ont envie d’aller voter sans campagne électorale, sans rien comme ça, à la va-vite ? Non, ce n’est pas sérieux ! ».
La préservation de l'emploi en jeu
En lieu et place du second tour, Nicolas Dupont-Aignan avance « que les Français aimeraient que les hommes politiques s'occupent davantage d'eux, c'est-à-dire de la question sanitaire, de la question des hôpitaux et de la question du chômage ». Il évoque notamment l'affaire Renault, dont on a appris, la fermeture potentielle d'au moins trois de ses sites qui emploient plus 1000 salariés. L'usine de Flins, qui compte plus de 2000 emplois, serait elle aussi menacée. Mais l'Etat, détenteur de 15% des parts de Renault, a annoncé qu'il serait très exigeant avec la préservation de l'emploi en France.
Nicolas Dupont-Aignant cible une incohérence entre le discours du gouvernement et la volonté de prêter 5 millards d'euros à Renault sans une augmentation de ses parts de l'entreprise en contrepartie. « Il faut sauver ces entreprises. C’est bien de le faire. Mais ce qui m’a scandalisé c’est qu’on a prêté 7 milliards d’euros à Air France sans augmenter la participation de l’Etat, c’est-à-dire le pouvoir de décision. Et le grand danger, c’est qu’on donne de l’argent public et qu’ils continuent de délocaliser à l’extérieur. Renault a délocalisé pendant des années. Le résultat est que ce groupe est très fragile et qu’il est en train d’abandonner la France, c’est inacceptable. » Face à ces mesures d'aide, le député de l'Essonne rappelle qu'« il y a trois millions d’indépendants, commerçants, artisans, qui sont en train de crever. Les dispositifs d’aides n’arrivent pas sur le terrain, il n’y a qu’un tiers d'entre eux qui ont été aidés. Je ne voudrais pas que tout aille vers les grandes entreprises mais qu’il n’y ait rien pour les petits ».
Union européenne : pour une réouverture des frontières ?
Fidèle à sa politique, Nicolas Dupont-Aignan reste très critique envers les politiques menées par l'Union européenne, et envers la récente initiative prise par Angela Merkel et Emmanuel Macron d'un emprunt proposé de 500 milliards d'euros, avec l’émission d’un emprunt partagé par tous les pays au nom de la solidarité européenne. Ce qui ne serait pas, selon lui, équitable pour la France qui « contribue le plus au budget » mais craint que cela ne soit « une très mauvaise affaire pour le contribuable ».
S'il préfère un emprunt au niveau national, le député de l'Essone n'est pas entièrement défavorable à la réouverture des frontières envisagée au sein de l'Union Européenne. L'Italie évoque notamment la nécessité de favoriser le tourisme et le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères souhaite que cela soit réglé autour du 15 juin pour que, avant la saison touristique, les citoyens puissent circuler librement à l’intérieur de l’Union. Pas hostile, Nicolas Dupont-Aignan, en appelle cependant à « des mesures de bon sens », se disant favorable à la réouverture des frontières « s'il n'y a pas d'épidémie et à la condition que l’on puisse aussi circuler dans notre pays. »