Les 4 vérités - Stéphane Troussel
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Chroniqueur : Jeff Wittenberg
Jeff Wittenberg reçoit Stéphane Troussel, président (PS) du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
La réouverture des transports en commun francilien, pour ce jour qui marque le début du déconfinement en France, est très suivie, notamment en région Seine-Saint-Denis où l’afflux de voyageurs est toujours très important.
Stéphane Troussel nous rapporte les premières constatations de ce début de journée dans cette zone : « Globalement, la situation se passe bien. Il n'y a pas de ruée ni sur les routes ni dans les transports même si comme à l’habitude, il y avait beaucoup de trafic sur certains lignes comme la 13 ou le T1 où l' affluence était forte. Il y a eu quelques dysfonctionnements sur la 13 par exemple mais tout cela semble rentrer dans l’ordre (…) Dans ces rames qui étaient bondées ce matin à cause d’une panne, il est plus compliqué de respecter la distanciation sociale mais cela s’améliore. Il faut généraliser le port du masque, ce qui n’était pas forcément le cas à l’ouverture. Des distributions sont en cours dans les gares d’un certain nombre de villes depuis ce matin. »
L'État a annoncé un plafonnement du prix des masques chirurgicaux à 95 centimes l'unité. Un montant qui ne satisfait pas le président de la région Seine-Saint-Denis qui s’en explique : « J’avais alerté la ministre qui gère cette question (Agnès Pannier-Runacher) à ce sujet. Elle a mis un mois et demi pour encadrer le prix des masques chirurgicaux. Ils ont été fixé dix fois plus cher que le prix qui était pratiqué avant la crise. Je ne voudrais pas que le gouvernement mette à nouveau un mois et demi pour encadrer les prix des masques en tissu lavables et réutilisables, car 5 euros c’est bien trop élevé. Même si les collectivités vont en distribuer, chacun sait que dans les mois qui viennent, ils voudront en racheter. »
Une nouvelle phase décisive pour les tests ?
Pour réussir le déconfinement, le gouvernement table sur 700 000 tests virologiques par semaine. Dès aujourd’hui, les personnes « à très haut risque médical », pourront bénéficier, sur prescription de leur médecin, de dix masques chirurgicaux par semaine.
« Dans la stratégie de déconfinement, il faut à la fois porter des masques et tester beaucoup plus massivement » confirme Stéphane Troussel. « Dans un département comme la Seine-Saint-Denis, qualifiée par l’Agence régionale de sante de désert médical, où il y a un recours beaucoup plus tardif aux soins, il faut faciliter l’accès aux centres de dépistage. Je pense qu’il faut atténuer l’obligation de prescription médicale, les pharmacies qui sont des lieux de proximité pourraient prescrire des tests vers des centres de dépistage à des patients qu’elles connaissent bien et qui présentent les symptômes. »
En Seine-Saint-Denis, tous les spécialistes s’attendaient à assister à une flambée de l’épidémie en raison du contexte social de cette zone. Pourtant, le nombre de patients atteints par le coronavirus baisse depuis quelques temps. Une tendance confirmée par le président socialiste du département : « La circulation du virus, il est vrai, est fortement ralentie. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut lâcher prise. Au contraire, il faut continuer à appliquer les gestes barrières, de respecter les règles sanitaires car c’est le seul moyen de gagner contre cette épidémie. »
Le cri de colère de Stéphane Troussel sur la non-réouverture des espaces verts
Le parc de la Courneuve, entre autre, est toujours fermé au public du fait du classement en rouge de la région Seine-Saint-Denis. Une décision qui ne passe pas auprès des élus locaux. En réponse au secrétaire d’État Laurent Nunez, qui s’exprimait sur la prudence du gouvernement à rouvrir tous les espaces verts parisiens, Stéphane Troussel se montre dubitatif et pousse un coup de gueule : « La réponse de Laurent Nunez me met très en colère parce que sa réponse, c’est : les bois à Paris pour les beaux quartiers, c’est oui, mais les grands parcs pour la Seine-Saint-Denis, c’est non, c’est inacceptable. Je vais rendre publique la lettre que j’adresse au ministre de l’Intérieur dans laquelle je lui demande la réouverture des parcs du département, y compris en mettant un certain nombre de règles supplémentaires (…) C’est indispensable pour les familles qui ont été confinées dans de petits appartements, des familles nombreuses avec de jeunes enfants de pouvoir s’aérer. »
« Les habitants de la Seine-Saint-Denis ont fait beaucoup d’efforts pour respecter globalement le confinement, ils sont méritants. Au moment où nous déconfinons progressivement, il est indispensable d’offrir ces espaces de respirations supplémentaires. »
Quid des collèges en Seine-Saint-Denis ?
Stéphane Troussel est également remonté sur le report de la réouverture des collèges dans le département.
« Il y a aujourd’hui des enfants qui sont accueillis dans les établissements scolaires, y compris pendant la période de confinement (…) Je pense que nous pouvons élargir l’accès aux établissements scolaires aux enfants en difficulté, dont les parents ne peuvent pas travailler en télétravail. Il n’est pas raisonnable que de mars à septembre ces enfants n’aient aucun contact avec le collège. Je propose, sous réserve de conditions sanitaires strictes appliquées, des retours de petits groupes d’élèves dans quelques collèges supplémentaires pour permettre ce contact avec l’école ».