Les 4 vérités - Jean-Christophe Lagarde
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Chroniqueur : Jeff Wittenberg
Jeff Wittenberg reçoit Jean-Christophe Lagarde, député UDI de la Saine-Saint-Denis et président de l'UDI.
Le gouvernement a présenté son plan d’action pour le déconfinement à l’Assemblée nationale. Les députés ont approuvé largement la stratégie présentée par Édouard Philippe avec 368 votes pour, 100 contre et 103 abstentions. Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI et député de Seine-Saint-Denis explique pourquoi il s’est abstenu.
Le député craint que ce plan de déconfinement soit « mal mené » : « Il aurait dû faire l’objet de concertations, de construction pour être compris et accepté par les Français. Car ce qui va compter le plus dans cette affaire c’est la confiance et après les bobards qu’on nous a racontés sur les masques, la confiance n’est pas là. » Jean-Christophe Lagarde estime qu’il faut d’abord rétablir cette confiance.
Le déconfinement ne sera pas total le 11 mai, mais il sera progressif et un point d’étape sera fait toutes les trois semaines : un point positif selon le député.
Les contradictions sur la réouverture des écoles
Les écoles, fermées depuis le 16 mars, rouvriront bien en premier le 11 mai échelonnées par niveau. Plusieurs députés ont pointé du doigt les inquiétudes des Français sur le retour à l’école : « Il y a des contradictions, a déclaré Jean-Christophe Lagarde. On nous dit qu’on va territorialiser mais les écoles rouvriraient partout en même temps. Il y a des endroits en France où l’on ne sera pas prêts à rouvrir les écoles, où cela ne sera pas possible. » Et d’ajouter : « Je ne crois pas par exemple qu’on puisse rouvrir les écoles maternelles en respectant les gestes barrières. Vous n’expliquez pas à un enfant de trois ans qui est en train de pleurer qu’il ne faut pas que sa maîtresse ou son Atsem l’approche. »
Le président de l’UDI doute de la possibilité d’une rentrée dès le 11 mai dans sa circonscription en Seine-Saint-Denis : « On aurait dû se concentrer sur les enfants les plus en difficulté, ceux qui sont le plus loin de l’école, qui n’ont pas pu faire l’école à la maison et on aurait dû prioriser les classes d’orientation, c’est-à-dire les CP, les CM2, les 3e, ceux qui ne seront pas dans les mêmes établissements l’an prochain, dont on ne pourra pas rattraper le retard avec la même équipe pédagogique. »
« Les masques ont toujours été nécessaires »
Après avoir longtemps négligé le port du masque et affirmé qu’il n’était pas nécessaire, l’exécutif a changé de position et recommandé son utilisation. Lors de son discours d’une heure à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, pour justifier ce contre-pied, a indiqué que les scientifiques eux-mêmes avaient évolué dans leurs préconisations.
Jean-Christophe Lagarde n’entend pas ces arguments : « J’ai été président d’une commission sur le H1N1 et on avait dit à l’époque qu’il fallait constituer des gros stocks. On en avait un milliard et demi lorsque Nicolas Sarkozy a quitté l’Élysée. Monsieur Hollande, madame Tourraine, monsieur Salomon qui égrène nos morts chaque soir, ont décidé de supprimer ces masques. Mais vous le voyez en Asie qui eux ont déjà vécu ce type d’épidémie, les masques ont toujours été nécessaires. »
Édouard Philippe a indiqué que les masques arrivaient pour les soignants. Le député de Seine-Saint-Denis rappelle que ce sont les collectivités locales qui se sont chargées de ces commandes, « ce qui induit des différences d’un territoire à l’autre ».
Les restaurants, les parcs et les jardins
La réouverture des bars et restaurants n’est pas encore fixée et l’Exécutif doit préciser cette date à la fin du mois de mai. Jean-Christophe Lagarde souhaite que les cafés et restaurants rouvrent avant le mois de juin en fonction des territoires, dans les régions les moins touchés comme la Bretagne, le Centre-Val-de-Loire et la Nouvelle-Aquitaine. « Il n’est pas compréhensible qu’on ouvre les cantines scolaires, les restaurants d’entreprise, mais qu’on ouvre pas le restaurant de ma rue, affirme-t-il. On doit limiter leur activité pour respecter les barrières sanitaires. A ce moment-là ça pose un problème. » Il propose donc d’offrir la TVA aux restaurateurs afin de « redémarrer raisonnablement » l’économie. Le président de l’UDI va déposer un projet de loi dans ce sens.
Les parcs et jardins ne pourront pas rouvrir dans les départements rouges comme la Seine-Saint-Denis. Pour le député élu du département de région parisienne, il faut être plus souple : « Il y a beaucoup de familles qui vivent en surnombre dans leur logement. Si vous êtes sept dans un trois pièces le confinement est beaucoup plus dure que lorsque vous êtes dans un pavillon avec un jardin. Il y a des parcs qui peuvent être ouverts en limitant le nombre de gens qui arrivent. »
Dans plusieurs quartiers sensibles de banlieues des violences ont éclaté, mais le confinement a globalement été bien respecté selon Jean-Christophe Lagarde : « Par rapport à l’image qu’on en a donnée, j’ai pu observer que le confinement était bien respecté, bien sûr il y a toujours quelques décérébrés, mais la plupart des gens ont été disciplinés d’abord parce qu’ils ne sont pas plus bêtes que les autres, ils ont la trouille, ils n’ont pas envie de mourir. »
Présenté par : Laurent Bignolas