Les 4 vérités - Olivier Véran
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Jeff Wittenberg reçoit Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé.
La France a passé un triste cap, celui des 20.000 morts victimes du Covid-19. Il y a certes des signes d’espoir : le nombre global en hospitalisation et en réanimation diminue. Mais pour la seule journée d’hier, 1465 nouveaux cas se sont présentés à l’hôpital. Pourquoi y a-t-il encore autant de nouveaux après cinq semaines de confinement ? Qui sont ces nouvelles personnes infectées ? Le taux de guérison a-t-il évolué depuis le début de l’épidémie ?
Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la santé, fait le point avec nous sur l’évolution de la situation. Qu’en est-il de l’hydroxychloroquine ? Quand les masques seront-ils plus largement disponibles ? Le retour des enfants à l’école ne présente-il pas un risque important de transmission du virus ?
État des lieux des malades
En France, aujourd'hui, aucune baisse sensible du nombre de cas n'a été constatée. Mais Olivier Véran souligne que le nombre de lits de réanimations occupés par des malades du Covid-19 « est descendu en-dessous des 6.000 malades, mais encore au-dessus des 5.000 ». Nous aurions, avance-t-il, « atteint un plateau dont la durée est variable ».
Le facteur de reproduction serait, quant à lui, « tombé à 0,6 %, d'après ce que disent les épidémiologistes. C’est-à-dire qu’une personne en moyenne ne va contaminer que 0,6 personnes. L’épidémie décroit. Il faut regarder ça sur un temps long », rassure Olivier Véran. Mais aucune amélioration du taux de guérison n'est constatée, alors que la France enregistre toujours un nombre considérable de décès (500 pour la journée d'hier) : « nous n'avons pas, à ce stage, encore identifié un traitement capable de réduire la mortalité des gens ». Si le ministre concède que, partout dans le monde, les traitements n'offrent pas encore de solution, il rappelle que « les gens survivent au Covid-19, lorsqu’ils font des formes asymptomatiques, c’est-à-dire dans au moins 98% des cas, grâce au talent de nos soignants. La mortalité liée aux formes très graves, c’est-à-dire de détresse respiratoire, reste élevée. Mais le nombre de malades guérit évidemment augmente, puisqu’il est proportionnel au nombre de malades ».
Alors que des images de passagers assis côte-à-côte et non protégés dans un avion de la ligne Paris-Marseille ont été diffusées sur France 2, le 20 avril, le ministre est clair : « Tout ce qui n’est pas distanciation sociale, tout ce qui n’est pas confinement, tout ce qui n’est pas geste barrière, tout cela constitue des facteurs de risques, de contamination. Il suffit de regarder dans les villes, à Paris ou ailleurs, pour se rendre compte que des gens sont la rue. Plus les gens vont sortir (…) plus le risque de contamination sera élevé. Mais les Français respectent globalement le confinement ».
Etats des lieux des mesures prises
A ce jour, l'hydroxychloroquine n'offrerait pas encore de résultats probants. Si certains médecins souhaitent encore pouvoir le prescrire, le ministre maintient la position tenue par le gouvernement depuis plusieurs semaines : « Les autorités de la santé nous demandent de ne pas le faire, à cause des effets indésirables de ces médicaments, à cause de l’absence de preuves dans les études publiées. Mais ça n’empêche pas la recherche d’être menée. » Il précise qu'« après plusieurs semaines du début, les protocoles cliniques n’ont toujours pas fait preuve de leur efficacité, y compris chez les malades en phase précoce ».
A la question des masques, le ministre des Solidarités et de la santé fait état « d’une amélioration sensible de la distribution et de l’importation, avec 80 millions de masques par semaine », pour les masques soignants. Dont une augmentation qui permettrait « de tenir dans la durée. Ce qui n'était pas le cas depuis trois semaines, précise-t-il, au cas où l’épidémie repartirait dans les hôpitaux. Et nous avons annoncé que nous allons commencé à équiper les malades, les personnes fragiles, les vulnérables au fur et à mesure. » Quant aux masques grands publics, ils seraient en passe d'être distribués, notamment en vue du déconfinement progressif à venir. Olivier Véran prône la qualité des masques et insiste sur leur qualité protectrice pour justifier le temps mis à leur fabrication : « la France est le pays qui a en premier créé des normes spécifiques pour fabriquer des masques protecteurs. Elle a mobilisé une centaine d’entreprise de l’industrie du textile pour produire des masques grand public, lavables et réutilisables dont la distribution commencera bientôt ».
A l'approche de la date annoncée du 11 mai, une généralisation plus importante des tests serait en préparation : « Il y a déjà des drives qui peuvent exister ça et là. Nous sommes en train de dépister massivement et de préparer la politique de déconfinement de tests. (...) Ce seront au minimum 500.000 tests réalisés par semaine. Après le 11 mai, toute personne devra avoir une réponse beaucoup plus précise biologiquement ».
Les incertitudes persistent
Au mois de mars, au début du confinement, les enfants étaient considérés comme de grands vecteurs du virus. Mais le gouvernement a annoncé un retour progressif à l'école, à partir du 11 mai. Source d'inquiétude, cette décision soulève des questions dans les médias et au sein de la population. Le ministre des Solidarités et de la santé explique qu'aujourd'hui, « les études sont en cours de stabilisation. On tend à penser que plus les enfants sont petits, notamment les moins de dix ans, plus les risques de transmission seraient faibles. Et lorsque les enfants grandissent et deviennent des adolescents, le risque de transmission pourrait augmenter ». Mais il précise toutefois mettre « à chaque fois du conditionnel, (...) parce que l’évolution des connaissances scientifiques sur ce virus est constante. »
Présenté par : Laurent Bignolas