Les 4 vérités - Charles Michel
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Jeff Wittenberg reçoit Charles Michel, président du Conseil européen.
Les États membres de l'Union européenne déploient une organisation propre à l'avancée du Covid-19 au sein de leurs frontières. Mais la proximité entre les pays et leur interdépendance économique nécessite une coopération permanente. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a convoqué un nouveau sommet des dirigeants qui doit se tenir en visioconférence ce jeudi 23 avril. Au sommaire : le plan de relance et le déconfinement qui se fait en ordre dispersé dans toute l’Union européenne.
Comment ordonner la politique européenne dans une telle diversité ? L'Union européenne est-elle en capacité de limiter les inégalités entre les États membres, alors que l'Allemagne et l'Italie ne connaissent, par exemple, pas la même situation économique ? Quels moyens peuvent-être mis en œuvre ? Alors que le sentiment anti-Européen s'accroit, l'Union européenne va-t-elle faire preuve de solidarité envers les États en mauvaise posture ? Le président du Conseil européen tente de répondre à ces questions en rappelant avec insistance à la fois la situation d'interdépendance des 27 et l'ampleur de l'enjeu financier au niveau mondial, à court et long terme.
Le Covid-19 dicte le tempo en Europe
« Le virus n’a pas frappé de la même manière et au même moment tous les pays européens. Il y a des situations différenciées », explique Charles Michel. Après avoir concédé que « les compétences de L'Europe en terme de gestion de crise sont limitées. Ce sont les États membres qui sont compétents en matière de santé. Il y aura des leçons à tirer. Mais aujourd’hui, nous réfléchissons et travaillons ensemble pour voir effectivement comment progressivement permettre de réouvrir les commerces et donner des garanties de sécurité sanitaire pour la réouverture des écoles. Il va être important d’avoir une approche similaire, mais pas identique ».
Pour le président du Conseil européen, « la seule option possible est la coordination et la coopération maximale entre les États européens. (...) Pour en sortir, on doit être solidaires et mobilisés ensemble ». Quid, alors, de l'inégalité que risque de creuser l'Allemagne en sortant de son déconfinement plus tôt, notamment, que des États membres déjà en moins bonne posture financière ? Le Conseil européen peut-il empêcher une aggravation de la situation ? Selon Charles Michel, « l'interconnexion propre au marché intérieur garantira elle-même la solidarité entre les membres ».
Quelles mesures mises en place ?
Les ministres de l'Union européenne ont décidé dans l'urgence une série de mesures pour un montant de 540 milliards d'euros. Mais une fracture profonde persiste entre certains pays, comme l'Italie, qui aimerait que l’Europe emprunte de façon mutualisée, ce qu’on appelle les Coronabonds ou les Eurobonds, et puis d’autres pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas, qui eux sont contre, parce qu’ils empruntent déjà à taux très bas et ne veulent pas être tirés vers le bas par l’Italie.
Encore à court de solutions précises et dans l'attente de la réunion du jeudi 23 avril, Charles Michel argue que les discussions sont en cours et que des décisions ont déjà été prises : « la suspension des traités budgétaires européens donne la capacité aux États d’agir directement sans aucune contrainte budgétaire ». Il soutient par ailleurs que « le mécanisme européen va permettre de soutenir les personnes qui sont au chômage », sans en expliquer le fonctionnement. Soulevant lui-même les questions corrélées du volume financier à mettre en place sur le plan européen et de ses moyens, le président du Conseil européen appelle de ses vœux un « investissement de type Plan Marshall, qui veut bien montrer l’ambition en terme de volume, (...) afin de garantir la solidarité. »
Quel avenir après la crise ?
S'il rappelle que l'état de santé prime aujourd'hui, le président du Conseil européen n'en oublie pas que « le monde ne nous attendra pas ». Aussi redouble-t-il son appel à la solidarité entre les 27 États membres : « Les Etats-Unis, le Japon et la Chine vont aussi avoir des ambitions de relance économique. Ils vont probablement investir dans l’économie des montants très substanciés. Il ne faudrait pas que l’Europe soit victime de ses divisions internes ».
En montrant la grande dépendance des pays européens à l'égard de la Chine - en particulier sur les matériels, sur les médicaments et sur les masques - la crise pose la question de la réindustrialisation. Selon Charles Michel, ces défis étaient déjà présents et le seront encore après. Il précise : « Lorsque le président français depuis longtemps appelle à l’autonomie stratégique de l’Union européenne, c’est bien de cela dont il s’agit. Comment peut-on faire en sorte qu'en tant qu'européens, nous puissions prendre davantage notre destin en main ? ». Une question supplémentaire à laquelle les institutions de l'Union européenne et leurs États membres devront répondre le plus vite possible.
Présenté par : Laurent Bignolas