Les 4 vérités - Fabien Roussel

Télématin

Chroniqueur : Jeff Wittenberg  Jeff Wittenberg reçoit Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.   Le déconfinement progressif devrait débuter le 11 mai selon l’annonce faite par Emmanuel Macron, lundi 13 avril. Ce matin, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, fait le point sur les propositions formulées par le parti d’opposition pour garantir la reprise de l’économie et soutenir les catégories les plus fragiles touchées de plein fouet par la crise.   Afin de respecter les mesures barrières et d’éviter la propagation du virus, un retour progressif à l’école par tranches d’âges et d’autres mesures comme des classes réduites sont envisagées par le gouvernement.   « Il y a une aspiration de beaucoup de monde à ce que l’école puisse reprendre, mais il y a aussi de craintes et de peurs, déclare Fabien Roussel. Surtout nous ne voudrions pas que l’école soit transformée en garderie pour permettre aux parents d’aller travailler. Si l’école doit rouvrir, cela doit se faire avec des conditions de sécurité sanitaire maximales parce que c’est un haut lieu de propagation du virus, il faut protéger les enseignants, ceux qui travaillent dans les écoles, mais aussi les parents qui accueillent les enfants ».   Embaucher des enseignants pour garantir la sécurité   Fabien Roussel fait confiance aux enseignants qui accueillent déjà les enfants des soignants et des forces de l’ordre par petits groupes. Le secrétaire national du Parti communiste français indique avoir échangé par téléphone avec les représentants syndicaux des enseignants et relaie leurs propositions : « avoir des petits groupes de 10 élèves pas plus par classe et peut-être n’avoir que des demi-journées ».   Il ajoute : « Il faudra certainement embaucher et prévoir des embauches pour le mois de septembre parce que si jamais nous devions toujours prendre des précautions à la rentrée de septembre, il faut qu’il y ait des moyens humains supplémentaires pour cela ».   « Aider les plus démunis »   Un projet de loi de finances rectificative, le deuxième depuis le début de la crise, est présenté ce mercredi 15 avril en Conseil des ministres pour répondre aux mesures d’urgence telles que le chômage partiel et le Fonds de solidarité. Le gouvernement table sur un recul de 8% du PIB, du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale.   Le Parti communiste français a établi 50 propositions afin de faire face à la crise. Fabien Roussel estime qu’il faut « changer de modèle économique » et « faire appel à la solidarité de tous. Nous avons demandé à ce qu’il y ait des aides qui soient apportées aux plus démunis, et enfin il y a une porte qui s’ouvre, affirme le représentant du PCF. Il y avait déjà des aides apportées aux entreprises que nous avons d’ailleurs soutenues dans le premier projet de loi de finances rectificative ».   Selon lui, il faut maintenant aider « les plus démunis » comme les étudiants qui ne vivent plus chez leurs parents et les salariés en chômage partiel. « Un salarié qui est à 1 300 euros nets perd plus de 200 euros. Quand c’est le couple qui vit cela, ça fait beaucoup. Quand cela dure plus de deux mois, imaginez la perte pour le pouvoir d’achat »   Pourchasser l’évasion fiscale et geler les dividendes   Le leader du PCF et député du Nord demande un effort aux entreprises et prévoit d’interpeller le gouvernement sur l’évasion fiscale. « Je veux avoir la liste de toutes les entreprises qui sont domiciliées ou qui ont domicilié leur filiale dans des paradis fiscaux notoires », affirme-t-il. Le Parti communiste devrait faire une proposition législative pour contraindre les entreprises à suspendre le versement de dividendes aux investisseurs.   « Ils sont où les premiers de cordée à qui [le président] a fait tous les cadeaux fiscaux pendant les deux ans et demi de son mandat ? Aujourd’hui les premiers de cordée ce sont ceux qui travaillent dans les hôpitaux, les supermarchés, ceux qui assurent la sécurité, les transports, c’est grâce à eux que notre pays fait face à l’épidémie, ce sont eux qui tiennent la France à bout de bras. »   Fabien Roussel assure qu’il faudra reconstruire le pays et l’économie avec ces catégories dont les revendications n’ont pas été entendues par le passé. « Si nous laissons la refondation de la France au président de la République, ce sera comme avant. Nous ne voulons plus jamais cela. »