Les 4 vérités - Frédéric Valletoux
Télématin- 12 min 2 s
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- Télématin Télématin Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mardi 19 novembre 2024 diffusé le 19/11 | 3 h
- Télématin Télématin Émission du lundi 18 novembre 2024 diffusé le 18/11 | 3 h 1 min
Chroniqueur : Guillaume Daret
Guillaume Daret reçoit Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France.
C'est un premier signe qu'on pourrait considérer comme encourageant depuis le début de l'épidémie du Covid-19 en France. Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a annoncé dans sa traditionnelle conférence de presse, qu'il y avait eu une baisse constatée des patients en réanimation ce jeudi 9 avril. Avec 7 066 patients enregistrés en réanimation, il y en a 82 de moins que la veille.
Selon Frédéric Valletoux, la prudence reste de mise après la sortie de ces chiffres et la tension ressentie à l'hôpital n'en est pas moindre : « Il ne faut pas tirer de conclusions hâtives trop tôt, on a par exemple vu que l'accalmie d'une journée chez nos voisins italiens ou espagnols pouvait être trompeuse... Si on relâche la tension et qu'on porte trop de discours sur le mode de la détente, la tentation d'avoir des souplesses dans les règles du confinement va être grande. Dans les hôpitaux, c'est encore des niveaux de prise en charge énorme. Des patients arrivent tous les jours, les lits de réanimation continuent globalement d'augmenter. Peut-être que la pression quotidienne est moins forte, mais elle demeure importante. »
Les régions les plus durement touchées par le coronavirus restent celles du Grand Est et de l'Île-de-France, ce qui démontre une division géographique de la France comme le précise Frédéric Valletoux. « Même s'il y a des poches ponctuelles en Bourgogne ou en Franche-Comté, le virus pèse sur ces deux grosse régions mais également sur des hôpitaux qui ont accueilli des patients de ces régions [...] Nous entamons la cinquième semaine en plan blanc aujourd'hui, cela fait cinq semaines que nous avons des personnes qui ne comptent plus leurs heures, qui ont des semaines de sept jours, qui ne peuvent plus concilier vie privée et personnelle ... On a aussi du personnel touché par la maladie, c'est un travail qui s'inscrit dans la durée ! »
La rencontre Macron - Pr Raoult, une bonne chose ?
Emmanuel Macron s'est rendu hier, dans le cadre d'une visite surprise, à l'IHU de Marseille pour y rencontrer le Pr Didier Raoult. Alors que le gouvernement a restreint l'administration du traitement à l'hydroxychloroquine, cette venue du président de la République est-elle un signe de l'approuvement du chef de l'Etat quant aux méthodes proscrites par le médecin ?
« Le président de la République veut écouter tout le monde, de ce point de vue-là, d'écouter toutes les parties prenantes d'un débat sur un traitement à court terme, on ne pourra pas lui enlever. Maintenant, il faut bien faire attention à ne pas faire croire que ça soit le remède miracle puisqu'on a bien vu qu'il y a de grandes réserves autour du caractère providentiel de la chloroquine. »
De son discours sur le confinement lundi soir, Frédéric Valletoux, également maire de Fontainebleau, attend d'Emmanuel Macron « des mots forts pour le personnel hospitalier, pas seulement des mots d'accompagnement. Il faut qu'il détaille son plan d'accompagnement financier pour les personnes qui travaillent dans les hôpitaux, qu'il rassure sur les élements de protection comme les masques et les tenues d'habillement [...] J'attends qu'il nous parle des Ehpad, tous ces établissement qui n'ont pas été au cœur de la mobilisation de la prise en charge. »
La grande crainte de Frédéric Valletoux réside dans les Ehpad qu'il considère en détresse absolue. Selon les derniers chiffres, 4166 personnes sont mortes du coronavirus dans ces établissements. « Je crains que ce chiffre n'augmente. On n'a pas fini d'avoir un risque de personnes contaminées dans les Ehpad. Quand on est en grand âge, on peut avoir des syndrômes post-épidémie liés à un changement d'habitude profond comme une coupure avec sa famille. Il y a une mobilisation générale à avoir vis-à-vis des Ehpad, il faut épauler des équipes qui sont très touchées car moins protégées que dans les hôpitaux. Tous les moyens doivent être pris pour soutenir ce personnel. En dehors de cet épisode épidémique, la situation est déjà tendue dans ces établissements, c'est encore pire aujourd'hui ! Il faut faire appel à un volontariat pour aider ces personnes et casser ce sentiment d'abandon. »
Le port du masque bientôt obligatoire en France ?
Au cours de son discours de lundi soir, Emmanuel Macron pourrait annoncer le port du masque obligatoire pour lutter contre la transmission du coronavirus.
« Pour être honnête jusqu'à présent je n'en portais pas. Tous les masques qu'on a récolté ont été donné aux pharmaciens qui les donnent aux professionels de santé libéraux ». Frédéric Valletoux ajoute « qu'aujourd'hui, la priorité est de tenter d'augmenter la disponibilité du nombre de masques. On va pouvoir permettre aux population les plus agêes d'avoir de quoi se protéger et progressivement l'ensemble de la population si on y arrive. »
Présenté par : Samuel Etienne