Les 4 vérités - François Ruffin
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Chroniqueur : Gilles Bornstein
Gilles Bornstein reçoit le député de la Somme LFI.
Le coronavirus continue de tuer dans le pays avec 541 personnes décédées en plus ce mercredi, pour un total de près de 10 869 morts depuis le début de l’épidémie dans le pays
L’Élysée, dans un communiqué, a confirmé le prolongement du confinement en France après la date du 15 avril, sans pour autant donner une date butoir.
Pour François Ruffin, cette décision n’est pas à critiquer mais il affirme que le confinement n’est qu’un pis-aller, avant d’ajouter, « ce que l’on fait aujourd’hui, c’est juste ce qui se pratiquait pour la peste au Moyen Âge, on enferme les gens chez eux… Le problème c’est que ce confinement doit se conjuguer avec une seule chose : des tests et encore des tests ! Nous avons vu ce qu’il se passait en Chine ou en Corée du Sud et la situation s’est améliorée parce qu’il y avait des tests. De son côté l’Allemagne envisage de faire près de 500 000 tests par jour et vient d’amorcer le début du déconfinement pour le 19 avril. Si on garde tout le monde confiné juste parce que l’on ne sait pas qui est contaminé, cela peut durer une éternité cette histoire. Pour moi, il y a un mois de perdu dans la monté en puissance du dépistage ! »
Le tracking remis en cause
Le cabinet du secrétaire d’État en charge du numérique a dévoilé, le mercredi 8 avril, les contours d’un projet baptisé « Stop Covid ». Piloté en France par l’Inra, l’application sur smartphone a pour but d’informer les individus précédemment croisés par une personne infectée.
« Une application de tracking ne sert à rien si le gouvernement ne teste pas massivement la population [...] Je ne veux pas me montrer fortement hostile à cela. Par contre, il faut dire que nous vivons dans une époque de « start up nationale », au moment où on n’arrive pas à fournir du gel hydroalcoolique, des masques, des tests, des choses de base comme des respirateurs ou des surblouses, la majorité imagine, de son côté, la mise en avant d'une application de tracking, qui d’après Cédric O, sera mise en place - et cela reste encore flou - ‘entre six à dix semaines’. La vraie question c’est à quoi va servir le traçage si on ne pas dépister en masse ! Leurs obsessions devraient être tous les matins en se levant : des tests et encore des tests comme le dit l’OMS et ne pas espérer que des start up viennent apporter des solutions dans plusieurs semaines. »
Les libertés individuelles en danger à cause du confinement ?
Le quotidien Libération parle ce matin dans sa Une de « Liberté confinée ». Dans ses colonnes, le journal affirme qu’il craint que ces mesures d’exception perdurent après la fin de la crise. Un avis que partage le député de la Somme.
« Lorsque les événements sont trop importants, le retour en arrière est très compliqué. Je vois déjà arriver le moment où, à chaque pic de canicule ou de pollution que l’on aura, l’Exécutif nous dira de rester confiné… Que ce qui devait être une mesure exceptionnelle devienne une mesure habituelle. A défaut de répondre par des mesures sanitaires, on répond par des mesures policières. Je ne dis pas que le confinement n’était pas utile au tout début de la crise mais si ce n’est pas accompagné de fortes mesures sanitaires comme les tests cela ne sert à rien. »
François Ruffin a par ailleurs déclaré ne pas vouloir participer au ‘front commun’ derrière Emmanuel Macron. Il accuse le gouvernement d’avoir des responsabilités dans le traitement de la crise sanitaire.
« Cela fait deux ans que le pouvoir est alerté par les médecins, les infirmiers et par un certain nombre de députés qui relaient ces alertes à l’Assemblée nationale sur les difficultés de l’hôpital public. Depuis un an, 240 services d’urgence sont en grève, il y a eu la démission de 1000 praticiens des hôpitaux, en vain… Ils n’ont essuyé que le silence et le mépris. Ce n’est pas dans un moment comme celui-là que l’on va nous dire, 'vous vous mettez au garde à vous et c’est silence dans les rangs'. Il faut dire que cette crise est traitée de manière politique, le gouvernement a choisi de donner quatre milliards d’euros pour les start up et zéro pour l’hôpital en France. Pendant ce temps-là, les hôpitaux font la manche sur des cagnottes en ligne pour pouvoir s’acheter du matériel de première nécessité. Ce n’est pas digne ! »
Quel monde d’après le Covid-19 ?
« Je fais partie de ce qui utilise la phrase de GB, un dessinateur de Charlie Hebdo qui disait : ‘on arrête tout, on réfléchit et ce n’est pas triste !’ Aujourd’hui on voit ce que veut faire le gouvernement, Bruno Le Maire et ils l’énoncent : pour rattraper les déficits et les points de croissance, il faudra travailler plus pour produire plus, pour consommer plus sur la logique de concurrence, de compétitivité, de mondialisation, de croissance. Nous avons une occasion de bifurcation et leur politique nous mène droit dans le mur. Cette histoire de virus n’est qu’une répétition générale de troubles qui vont être plus importants lorsque nous devrons faire face à la crise climatique. »
Présenté par : Laurent Bignolas