Les 4 vérités - Yannick Jadot
Télématin- 11 min 12 s
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- Télématin Télématin Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 3 h 1 min
- Télématin Télématin Émission du mardi 19 novembre 2024 diffusé le 19/11 | 3 h
- Télématin Télématin Émission du lundi 18 novembre 2024 diffusé le 18/11 | 3 h 1 min
Chroniqueur : Gilles Bornstein
Gilles Bornstein reçoit Yannick Jadot, député européen EELV.
De nouvelles mesures de restriction entrent en vigueur ce matin. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a demandé aux préfets d’envisager « au cas par cas », un durcissement du confinement.
A Paris, Anne Hidalgo a déjà annoncé l’interdiction des joggings entre 10h et 19h. Pour Yannick Jadot, le pays fait face à une épidémie dramatique où tout le monde doit se mobiliser pour tenter d’endiguer la propagation du virus en utilisant tous les moyens.
« Aujourd’hui il nous faut l’unité sinon nous ne pourrons pas avancer. Il faut déjà l’unité derrière nos soignants, derrière toutes les personnes qui aujourd’hui, nous permettent de vivre et elle doit se transformer en codécision et en concertation. Je pense qu’il faudrait un rendez-vous quotidien ou tous les deux jours entre le gouvernement et les forces politiques pour que le diagnostic soit partagé, pour que l’information médicale, scientifique soit partagée, pour que les mesures qui sont mises en œuvre soient soutenues potentiellement par l’ensemble des forces politiques. Je pense que nous aurions moins de dysfonctionnement majeur de communication s’il y avait eu cet exercice de vérité. Il faudra tirer toutes les leçons de cette crise une fois que l’on en sera sorti parce qu’il y a un certain nombres de dysfonctionnements de l’État sur les commandes des masques, dans la gestion des tests, la coopération européenne, la communication. Il faudra apprendre beaucoup de cette pandémie pour ne pas recommencer les mêmes erreurs. »
D’abord hostile au traçage numérique, le gouvernement n’exclut pas dorénavant de cartographier des porteurs du coronavirus dans la perspective du déconfinement. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est d’ailleurs dit favorable, dimanche 5 avril sur France 2, à un ‘tracking à visée médicale’.
« Il y a beaucoup de réserve de toutes celles et tous ceux qui défendent les libertés publiques à propos de ce traçage. Que l’on puisse utiliser le numérique comme un des outils pour combattre cette pandémie, cela ne me paraît pas être un scandale. Mais le pays ne va pas organiser un système tant que nous n’avons pas tous des masques, tant que nous ne serons pas tous testés, tant que nous n’aurons pas une vision claire de la sortie du confinement. Après, il y a un cadre qui doit s’appliquer au numérique, comme au reste de tous les sujets ; pas de géolocalisation, pas de stockage des données, un système par Bluetooth, mais certains critiquent son efficacité en matière de calcul des distances, l’accès du code source à des organisations citoyennes pour être certain que ce système ne devienne pas de la surveillance de masse qui perdurera. Nos démocraties doivent être défendues, nos libertés aussi, c’est encore cela qui nous distingue de la Chine. »
Cette nuit les discussions se sont enlisées entre les 27 concernant les mesures à prendre entre pays européens pour faire face à la crise du Covid-19. Gilles Bornstein demande au député européen si celui-ci soutient les actions du gouvernent français qui veut mutualiser les dettes.
« Il faut sortir de l’Europe des agents comptables ! Si nous n’arrivons pas à emprunter collectivement pour investir massivement sur l’essentiel : la crise sanitaire, ce que sera la crise sociale et économique, alors l’Europe disparaîtra. Il nous faut, et c’est la position de 14 pays européens, revenir à une Europe de la solidarité. »
Avant la crise, le président de la République n’avait que le mot écologie à la bouche. Aujourd’hui, elle est passée au second plan, une chose dramatique pour Yannick Jadot d’Europe écologie les Verts.
« Cette pandémie est aussi liée à des questions d’écologie comme la déforestation, la perte des terres sauvages, le rapprochement des virus des populations urbaines. Nous savons que les crises climatiques vont nous percuter si cela ne s’arrange pas, si nous ne transformons pas notre modèle de développement, malheureusement la crise que nous connaissons aujourd’hui va se répéter. »
Présenté par : Laurent Bignolas