Les 4 vérités - Bruno Retailleau
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Chroniqueur : Gilles Bornstein
Bruno Retailleau, sénateur LR de la Vendée.
La pénurie de masques est moins criante qu’au début de la crise du coronavirus. Cependant, les professionnels de santé continuent de tirer la sonnette d’alarme concernant ces manques. Gilles Bornstein demande au sénateur LR si le gouvernement a menti sciemment pour cacher le nombre de masques.
« En tout cas il y a eu un mensonge puisque le 26 février dernier, le directeur général de la Santé affirmait qu’il n’y avait pas de pénurie alors que nous savons que cela était faux. Nous avons eu plusieurs réunions avec le Premier ministre qui nous a indiqué qu’il y avait des centaines de millions de masques qui avaient été commandés, or, c’est aussi faux. Je ne sais pas si ce mensonge était commis par ignorance, j’ose le croire, mais ce matin je souhaite pousser un coup de gueule : j’ai lutté pendant huit jours au Sénat pour que le gouvernement signe un décret pour que les collectivités, départements, régions, villes puissent commander des masques à l’étranger. Ces dernières heures, des masques sont arrivés et ont été réquisitionnés par l’État. La question que je me pose c’est, est-ce que l’État n’est pas suffisamment grand pour faire ses propres commandes et les acheminer lui-même ?
Ces collectivités les commandent par besoin pour les Ehpad, pour équiper les soins à domicile. Je ne vois pas pourquoi les collectivités arrivent à acheminer de Chine des masques en France et que l’État se permette de les réquisitionner. Je pense que c’est un problème de bureaucratie. »
Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé un changement de la stratégie de dépistage. L’Executif a aussi amorcé un virage à 180 degrés sur le port du masque. Après avoir expliqué que celui-ci n’était pas nécessaire pour tout le monde, le gouvernement laisse désormais entendre qu’il pourrait être étendu à l’ensemble de la population si la production le permet.
Pour Bruno Retailleau, « ces changements de discours sont des manques d’anticipation dont le gouvernement a fait preuve dès le commencement de la crise du Covid-19. »
« Il y a eu un début chaotique, souvent même cacophonique au niveau du gouvernement ! Depuis quelques jours, il y a une volonté de transparence, de vérité, l’Executif a enfin pris conscience de la gravité de cette crise. »
D’abord hostile au traçage numérique, le gouvernement n’exclut pas dorénavant de cartographier des porteurs du coronavirus dans la perspective du déconfinement. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est d’ailleurs dit favorable, ce dimanche 5 avril sur France 2, à un ‘tracking à visée médicale’.
« Je pense que dans cette discussion, il faut remettre les choses à l’endroit. Je me souviens il y a 15 ans, des mêmes discussions pour les libertés publiques où beaucoup s’opposaient à l’installation dans les centres villes, de la vidéoprotection. Je pense qu’il y a des moyens aujourd’hui avec la technologie Bluetooth plutôt que la technologie de géolocalisation qui est beaucoup moins intrusive. A Singapour, une application (Trace Together) fonctionne très bien dans ce sens-là, je pense que le suivi numérique est fondamental. Nous ne sortirons pas du confinement sans que l’on puisse avoir des outils de suivis numériques. Mais n’oublions pas le principal : si nous n’avons pas de masques, des tests pour avoir un dépistage massif, même le suivi numérique ne servira à rien. »
Un mot ressort de la bouche de nombreux politiques : la sortie de la crise et le monde d’après. Dans les 4 vérités, Gilles Bornstein demande au sénateur de la Vendée si ce n’est pas la crise d’un monde trop libéral ?
« On peut tirer un certain nombre de leçons. Je crois que la globalisation sans limite, nous devons la revoir. Cela nous expose à ne plus être souverain, à ne plus être dépendant par exemple pour les médicaments de la Chine.
Je pense qu’il y a une idée qui ne doit pas mourir dans ce chaos, c’est la liberté. La leçon de la crise, c’est que les solutions ne viennent pas de la bureaucratie mais de l’initiative de tous ces Français qui se battent pour trouver concrètement et quotidiennement des solutions. N’étouffons pas la liberté !
Aujourd’hui nous avons un État qui est omniprésent et impotent comme on l’a vu au moins, au début de cette pandémie. »
Aurélien Pradié, numéro trois du parti Les Républicains a dit « il faut renverser la table, il faut s’interroger sur le libéralisme ». Faut-il jeter le libéralisme avec le coronavirus ?
« Tout est une question de limite, j’ai toujours indiqué, y compris lorsque l’on parlait de bioéthique, que la marchandisation du corps humain c’était une faute grave. Il faut bien entendu des limites. Mais en revanche, penser un seul instant que la France souffre de libéralisme avec dans un premier temps, des dépenses publiques qui mangent 56% de l’activité des Français chaque année, avec un pays qui est champion du monde de la dépense publique, sociale et de la fiscalité. Nous avons en France la fiscalité la plus lourde, la plus progressive, la plus redistributive du monde développé et pourtant malgré toutes ces dépenses nous n’avions ni masque, ni test en nombre suffisant. »
Présenté par : Laurent Bignolas