Les 4 vérités - Sandro Gozi
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Chroniqueur : Guillaume Daret
Guillaume Daret reçoit Sandro Gozi, eurodéputé Renaissance - LREM.
Sandro Gozi a une situation particulière puisque le député européen est Italien mais a été élu en France en juin dernier sur la liste de la République en Marche !
Une crise du coronavirus qu’il vit deux fois : en France mais surtout en Italie.
« En Italie nous sommes encore dans la gestion d’une crise très difficile, le nombre de nouveaux cas diminue, le confinement commence à donner des résultats. C’est une épreuve extrêmement dure pour le peuple italien et tous les pays. »
De nombreux membres de la famille de Sandro Gozi vivent en Emilie-Romagne, l’une des régions les plus touchées d’Italie.
« A 20 km de Rimini vit ma mère de plus de 80 ans qui ne voit personne. Mes sœurs lui emmènent à manger et les médicaments en dehors de la maison pour éviter de la contaminer. Le confinement en Romagne est beaucoup plus dur que dans d’autres parties du pays ou en France. Mon épouse et mes enfants sont à Rome, je suis personnellement à Paris, étant un élu français je me devais de rester dans l’Hexagone pendant la crise. »
En Italie, les mesures de confinement sont beaucoup plus strictes qu’en France. Le gouvernement a décidé de durcir les mesures de confinement d’un pays déjà fortement ralenti. 8165 personnes ont perdu la vie chez nos voisins transalpins, et 80 539 cas sont toujours recensés.
« Les mesures prises par le gouvernement français doivent être respectées par les Français. Les scientifiques nous disent qu’il faut deux semaines pour voir les effets du confinement. Les coopérations entre régions et transfrontaliers [patients du Grand Est envoyé par un TGV médicalisé en Vendée ainsi que des patients français reçus dans des hôpitaux en Allemagne, Belgique et Luxembourg] vont tous dans la bonne direction et ces mesures sont basées sur l’expérience italienne. C’est un défi complètement nouveau, il faut être humble et respectueux des consignes collectives. »
L’Italie a doublé son plan d’aides aux entreprises et aux particuliers. 50 milliards d’euros vont être investis pour faire face au Covid-19 et au ralentissement des activités. Un sommet européen s’est tenu jeudi 26 mars par visio-conférence, sans résultat. Guillaume Daret demande à l’eurodéputée LREM si cela ne démontre pas l’échec européen.
Pour Sandro Gozi, « L’Europe a été pris au dépourvu par cette crise et n’a pas immédiatement réagi. Au départ, la présidente de la Commission européenne et la présidente de la BCE étaient aux abonnées absentes. Après, les mesures ont été prises mais il faut développer une économie de guerre ! Il faut des investissements sans précédent, l’économie européenne n’a jamais été frappée de cette manière depuis la Seconde Guerre mondiale. Il nous faut donc un plan d’investissement et trouver des nouvelles ressources, des commandes européennes, chose que ne souhaite pas l’Allemagne aujourd’hui. Les Allemands ainsi que d’autres pays nordiques ont des illusions, ils pensent que le virus frappe de façon différente les pays européens et malheureusement c’est une abérration ! Le virus va taper tous les continents dans des périodes temporelles différentes et des semaines différentes. Je crois que dans les jours ou semaines prochaines, nos partenaires allemands vont comprendre que le coronavirus touche tout le monde, ils vont comprendre qu’il nous faut des mesures extraordinaires. »
L’ancien secrétaire d’État italien aux affaires européennes l’affirme « avec cette épidémie de coronavirus, nous entrons dans un nouveau monde ! »
« Après la crise rien ne sera comme avant et surtout l’Europe ne sera plus la même. Jusqu’à présent nous avons renoncé à avoir une souveraineté sanitaire, technologique, pharmaceutique. Nous avons laissé des entreprises européennes aller en Chine pour produire, notamment dans le secteur pharmaceutique, des médicaments. Nous voyons aujourd’hui, la dépendance de l’Europe ! Il faut reconstruire notre capacité d’agir dans des domaines clés de la sécurité humaine. »
Lors du sommet européen, Emmanuel Macron a dit « que c’était la survie du projet européen qui est en jeu ». Selon le chef de l’État français, le principe même de l’espace de libre-circulation né des accords de Schengen est aujourd’hui menacé si les Européens ne parviennent pas à faire preuve de solidarité.
« L’Europe ne pourra pas rebondir pour entrer dans une nouvelle phase si elle continue à agir de cette manière » confie Sandro Gozi à Guillaume Daret.
« Emmanuel Macron montre son sens de l’urgence, nous sommes à un tournant décisif pour l’intégration européenne. »
Présenté par : Laurent Bignolas