Les 4 vérités - Jean-Luc Mélenchon

Télématin by France info

Ce matin le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon est l’invité en duplex de Jeff Wittenberg dans les 4 Vérités.   En pleine pandémie de coronavirus, le député LFI revient sur le durcissement des conditions de confinement énoncé par le Premier ministre hier soir : « Je ne serais pas l’homme qui jette de l’huile sur le feu ou, qui depuis chez lui, décide de ce qui est bon ou mauvais. Mais permettez-moi de dire une chose : on est toujours dans une certaine incohérence ».   Jean-Luc Mélenchon a ensuite évoqué le cas des routiers européens. « Dans ce pays, il y a un million de travailleurs européens avec des contrats de travailleurs détachés routier. Ce qui signifie que vous avez un million de personnes habilitées à passer d’un pays européen à un autre, d’un pays confiné à un autre qui ne l’est pas, sans que vous n’ayez aucune condition de garantie sanitaire puisqu’au demeurant, ces travailleurs ne peuvent pas être testés instantanément. Tout cela n’est pas raisonnable. »   « Depuis le début [de la crise du coronavirus], il y a quelque chose qui entrave la parole. On veut à la fois bien faire, ne pas critiquer excessivement ou donner l’impression qu’on est dans l’acrimonie, et on a le sentiment en permanence que les questions que l’on pose, même quand on est député, même quand on est président de groupe, ne reçoivent aucune réponse. »   Jeff Wittenberg est revenu sur les différentes propositions de Jean-Luc Mélenchon, notamment sur celle de réquisitionner l’ensemble des entreprises textiles dans le but de confectionner des masques par centaines de millions. « Dans l’urgence, le gouvernement fait tourner les entreprises qui savent fabriquer ces masques, mais comme elles sont trop peu nombreuses, le moyen de production se trouve être insuffisant. Ne me dîtes pas qu’avec 1000 entreprises et 100 000 travailleurs du textile, on n’est pas capable de produire les quantités dont on a besoin ! Et il ne s’agit pas seulement de produire pour nous même, mais il s’agit de produire pour aller à la rescousse des autres qui n’ont pas les mêmes moyens que nous. Maintenant, j’espère que tout le monde a compris que l’humanité est solidaire. »   Le député est également revenu sur la polémique de défaut de prévoyance des gouvernants concernant les stocks de masques : « Je ne suis pas surpris que tous ces gens aient été imprévoyants. Ce ne sont pas des gens mauvais, qui se disaient ‘tiens, je vais nuire à tout le monde’, mais ils pensaient que c’était bien. Pourquoi ? Parce qu’ils avaient l’esprit pourri par la mentalité néo-libérale : moins d’État, moins de service public, moins d’hôpital public… Nous avons été victimes de la philosophie de l’imprévoyance, de l’instant, de la méfiance à l’égard des organisations collectives et cela donne ce résultat-là. »   Le président du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale a évoqué sa position sur l’utilisation de la chloroquine, médicament qui divise le monde médical. « Je n’ai pas d’expertise médicale. Je ne suis pas d’accord pour que l’on demande à un homme politique de se transformer en médecin ou en expert en virologie. On a annoncé que ce médicament pouvait soigner des gens. Une espérance énorme s’est élevée. J’ai presque envie de dire qu’étant donné que les experts ne sont pas capables de se mettre d’accord entre eux, qu’on dise aux gens : ‘évaluez vous-même si oui ou non vous voulez prendre ce médicament. C’est votre affaire, c’est votre responsabilité de le faire.’ Je ne peux rien dire d’autre. Je ne suis pas capable de vous dire si ce médicament est efficace ou pas. Je me dis seulement qu’un médicament qui est déjà utilisé depuis des décennies, ne doit pas être si dangereux que ça puisque les gens qui en prennent, non seulement n’en meurent pas, mais soignent leur maladie avec. Alors il me semble que ce médicament apporte donc un certain nombre de garantie. Mais encore une fois, je ne suis pas médecin et je ne parle pas à la place des médecins. »