Les 4 vérités - Laurent Nunez

Télématin

Chroniqueur : Jeff Wittenberg    Jeff Wittenberg reçoit Laurent Nunez, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur.     Ce lundi 11 mai 2020 marque la date du début du déconfinement en France. Et du côté des réseaux de transports en commun en Île-de-France, les premières inquiétudes commencent à se faire sentir dès ce début de matinée.   Malgré une affluence beaucoup plus faible qu’en temps normal, la crainte se pose sur les règles de distanciation à respecter entre les usagers qui affluent dans les lignes de métro ou RER parisien. Il semble impossible dans certains car de respecter les distances de sécurité.   Pour Laurent Nunez, « ce jour qui marque la levée du confinement doit également faire preuve de l’application des gestes barrières de sécurité dans les transports en commun. Le respect des règles sanitaires doit se faire via la distanciation sociale et le port du masque obligatoire (…) On fait d’abord appel au civisme de nos concitoyens, la SNCF et la RATP ont prévu un certain nombre de mesures visant à assurer une fluidité du trafic. On insiste également sur l’importance du télétravail pour que les personnes restent le plus à domicile. Evidemment, nous savons que dans les transports en commun il peut y avoir beaucoup de monde à certains instants ce que nous voulons à tout prix éviter. Mais je crois que la distanciation sociale et l’obligation de porter le masque permettent de limiter considérablement le risque sanitaire. »   De la souplesse attendue dans les verbalisations ?   Cette première journée d’adaptation pour les usagers n’est pas forcément gage d’un assouplissement des verbalisations des forces de l’ordre. Le secrétaire d’État s’en explique : « Une attestation professionnelle obligatoire dans les transports rentrera en vigueur dans les prochains jours. Il ne va pas y avoir de tolérance mais plutôt une action pédagogique au sujet de cette nouvelle attestation. Le port du masque est rendu obligatoire dès aujourd’hui, il est extrêmement important de le mettre dans les transports. Potentiellement, il peut y avoir des verbalisations même si nous faisons confiance à nos concitoyens qui ont parfaitement respecté le confinement, ils en feront de même avec ces règles de distanciation. »   Des formulaires de dérogation pour passer la limite des 100 kilomètres ?   Une seconde mesure devrait rentrer en vigueur ce lundi 11 mai 2020, la limitation des déplacements à 100 kilomètres au maximum de son domicile. Même si cette dérogation n’est pas encore actée comme le précise Laurent Nunez : « Le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision à ce sujet d’ici ce soir. Les décrets seront alors mis en place. Nous avons prévu de faire des actions pédagogiques, d’inciter les gens à éviter ces déplacements inter-régionaux. Il y aura des contrôles permanents des forces de l’ordre. Les attestations professionnelles seront mises en ligne dès que les textes seront définitivement adoptés. Elles permettront de justifier que le déplacement se déroule bien dans le cadre de motifs familiaux ou professionnels impérieux ».   Ces motifs impérieux seront jugés au « discernement des forces de l’ordre » comme l’a précisé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. « Le discernement, c’est le bon sens » juge Laurent Nunez qui précise certains motifs qui seront acceptés. « Quand on se déplacera dans le motif d’un deuil, on pourra se déplacer. Quand on se déplacera pour porter assistance à une personne vulnérable ou des gardes d’enfants, on pourra se déplacer (…) Les règles qui se sont appliquées pendant le confinement, pour les sorties de domicile, comportaient les mêmes motifs et il n y a pas eu de difficultés dans l’application des dérogations. Si des cas nouveaux légitimes de déplacements pouvaient apparaître, nous pourrons proposer des adaptations des règles. Le bon sens de nos citoyens et le discernement des forces de l’ordre l’emporteront, j’en suis convaincu ».   Une date de réouverture pour les espaces verts ?   Rouvrir les parcs et jardins de la capitale après le 11 mai est un souhait exprimé par Anne Hidalgo dans des propos accordés au JDD. Le gouvernement se montre plus mesuré à ce sujet : « Dans les zones vertes, les parcs et jardins pourront être réouverts. Dans les zones rouges, où la propagation du virus est plus importante, il est normal de limiter un certain nombre de déplacements à des points de rendez-vous que sont les parcs et jardins. Ce que je veux rappeler aux élus qui demandent la réouverture de ces espaces verts, c’est qu’en fonction de l’évolution sanitaire de la situation, nous serons à même de réévaluer la position qui a été prise au 2 juin, date à laquelle une deuxième étape du déconfinement sera franchie ».   Concernant les plages, « chaque demande pour une réouverture de plage sera jugée au cas par cas. Il faudra que les protocoles sanitaires soient respectés, éviter le croisement de flux, qu’une entrée et une sortie soient bien distinctes. La gestion de cette crise sanitaire sera toujours un travail conjoint entre les élus locaux et l’État ».