Triplés : des grossesses à haut risque
La maison des Maternelles- 5 min 17 s
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LMDM : Certains parents subissent une pression pour accepter une réduction embryonnaire. Comment l’expliquez-vous ?
Pr Laurent Salomon : Il ne devrait pas y avoir de pression, on discute de la réduction embryonnaire avec les couples et c’est une décision qu’on doit prendre ensemble, mais il n’y a normalement pas de pression médicale particulière. On ajuste aussi le discours en fonction des antécédents, de l’histoire médicale. Mais c’est une décision qui doit être prise collégialement, avec le couple.
Pourquoi dit-on que les grossesses multiples sont des grossesses à haut risque ? Le risque concerne-t-il la maman ou les bébés ?
Les risques concernent la maman et le ou les bébés. Le risque n°1 pour les bébés, c’est la prématurité. Toutes ces grossesses, même quand elles se passent bien, vont se terminer prématurément. C’est une décision médicale : au plus tard si on arrive à 36 semaines, ce qui est exceptionnel, pour des triplés on décidera de faire naître les enfants.
Deuxième complication, ce sont les complications vasculaires. Soit un retard de croissance, chez un ou tous les fœtus. Les pathologies vasculaires, le dysfonctionnement du placenta est aussi un risque pour la maman car il y a un mécanisme adaptatif. On peut finir en pré-éclampsie, ou avec de l’hypertension gravidique. Il y a aussi plus de risques hémorragiques à l’accouchement.
Comment se passe une réduction embryonnaire ? Comment est choisi l’embryon ?
La réduction embryonnaire est un geste écho-guidé, comme l’amniocentèse. On injecte un produit pour endormir un embryon et progressivement son cœur va s’arrêter de battre. On le fait assez tôt dans la grossesse pour limiter le geste sur la grossesse, limiter le risque de tout perdre. En général, on va le faire au moment de l’échographie du premier trimestre. Si on décèle lors de l’examen, quelque chose de suspect sur un des embryons, on le choisira pour la réduction. Sinon, on va choisir le plus accessible.
Enceinte de triplés, à 34 semaines d’aménorrhée (SA). Je vais bien, mes bébés aussi. Mon gynécologue veut me déclencher la semaine prochaine. Pourquoi ne pas laisser la grossesse se poursuivre naturellement ?
Quand il y a des triplés qui se développent dans l’utérus, ça fait une charge monumentale pour cet utérus. Globalement on considère qu’un utérus peut avoir du mal à tolérer plus de 6 à 7 kilos de bébés. Ce sont à peu près les poids auxquels on va arriver aux alentours de 34 semaines. C’est toujours une discussion au cas par cas en fonction du type exact de grossesse triple, des antécédents, de comment la maman tolère cette grossesse. Mais il y a un consensus médical pour dire que le terme optimal c’est entre 32 et 36 SA. Quand on arrive à 34 semaines, c’est déjà magnifique ! On peut encore grappiller quelques jours si vraiment tout va bien , mais il ne faut pas être trop gourmand.
J’adorerais avoir des jumeaux ou des triplés. Peut-on faire quelque chose pour favoriser une grossesse multiple ?
Ce n’est vraiment pas une bonne idée de le faire. On l’a vu au début de la PMA, il y a eu une augmentation du taux de grossesses multiples mais on a aussi vu qu’il y avait une augmentation de mortalité pour les bébés et pour la maman. Encore une fois, c’est une grossesse à très haut risque. Ce serait vraiment déraisonnable de procéder à une PMA, ou de prendre un traitement qu’on donne lors des PMA chez une personne qui n’a pas de problème de fertilité.