Comprendre la schizophrénie
La maison des Maternelles- 5 min 9 s
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LMDM - Peut-on définir ce qu’est la schizophrénie ?
Dr Cohen : La schizophrénie est une maladie psychiatrique chronique complexe, caractérisée par 3 types de symptômes. Vous avez les symptômes qu’on appelle « positifs » c’est-à-dire, « en plus » : les hallucinations, souvent auditives, les idées délirantes, de persécutions, mystiques, etc. Les symptômes « négatifs », les choses « en moins » : une réduction des activités, un émoussement des émotions. Et enfin les symptômes dissociatifs : une désorganisation globale de la pensée, des émotions, du comportement. On n’est pas obligé d’avoir tous les symptômes, c’est très variable, à la fois en terme de nature et d’intensité.
Est-ce qu’il y a une part de génétique dans la schizophrénie ?
Ce qui est certain, c’est que s’il y a un antécédent familial de schizophrénie dans la famille et d’autant plus si c’est proche au premier degré, on a plus de risque de développer une schizophrénie que quelqu’un de la population générale. La schizophrénie est une maladie multifactorielle : vous avez une interaction entre les gènes et l’environnement, comme pour beaucoup de maladies psychiatriques. Donc les gènes sont des facteurs de risque : les mutations génétiques vont donner une vulnérabilité à la maladie. Puis, vous avez les facteurs environnementaux -les complications obstétricales, les facteurs de stress, la consommation de toxique comme le cannabis… Ces facteurs environnementaux vont venir interagir sur une vulnérabilité. Les fumeurs de cannabis ont plus de risque de développer une schizophrénie que la population générale. Et d’autant plus, si vous fumez tôt et si vous fumez beaucoup.
Quelle est la prise en charge de la schizophrénie ?
La prise en charge est globale et multidisciplinaire, car c’est une maladie qui est complexe. Vous avez toute une partie médicamenteuse et une autre partie tout aussi importante non médicamenteuse. Pour les médicaments, ce sont des antipsychotiques, qui agissent sur les symptômes positifs et négatifs. Et la partie non-médicamenteuse qui est vraiment très importante aussi, vise à renforcer les ressources de la personne, pour essayer de favoriser son autonomie. Vous avez la psychothérapie cognitivo-comportementale, qui va faire en sorte que le patient arrive à vivre avec les symptômes qui restent, malgré le traitement médicamenteux. On va aborder tout l’aspect émotionnel, la gestion du stress et de l'anxiété, la dimension sociale et les interactions avec les autres. Un autre point important c’est l’éducation thérapeutique du patient, ce que nous appelons la psychoéducation, c’est-à-dire essayer de faire que le patient soit l’expert de sa maladie. On donne beaucoup d’informations au patient pour qu’il comprenne la cause de la maladie, comment ça peut évoluer, quel est l’intérêt de prendre le traitement, quel est le risque de l’arrêter etc. Finalement, un patient qui est au bien clair sur sa maladie va avoir plus de chance d’être observant pour son traitement, et donc forcément avoir un meilleur pronostic fonctionnel. Il faut aussi inclure les familles dans cette éducation thérapeutique.