Rester mère malgré l’incarcération
La maison des Maternelles- 11 min 37 s
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Une séparation brutale
À 20 ans, Mélanie devient mère et élève son fils seule. Mère et fils ont alors une relation fusionnelle. Mais alors que son fils a 10 ans, Mélanie est incarcérée. Le contexte ne lui permet pas de dire au revoir à son fils, de formaliser la séparation :
« En fait l’audition s’est transformée en garde à vue pour 24h, et après la garde à vue je suis passée en commission immédiate. Là, le juge décide de m’emprisonner. Je n’ai donc pas pu dire au revoir à mon fils. »
Mélanie écope de 6 mois de prison ferme. Pendant ce temps, son fils va vivre avec sa grand-mère maternelle, à la demande du juge pour enfants.Lorsqu’un parent est emprisonné, ses enfants peuvent lui rendre visite. Au départ, Mélanie ne le souhaitait pas, par peur de traumatiser son fils :
« Je n’avais pas envie de le choquer. Je savais ce que c’était des parloirs à travers une vitre, même s’il a 10 ans, il n’y a pas d’âge pour voir ça, c’est compliqué. J’avais peur qu’il soit choqué, qu’il m’en veuille. »
Les visites au parloir
Trois semaines après son incarcération, le fils de Mélanie insiste pour venir voir sa mère, et lui rend finalement visite. Un moment chargé d’émotion pour ce duo très fusionnel. Et Mélanie a pu compter sur la solidarité de ses codétenues :
« On emprunte un vêtement à l’une, du maquillage à une autre. Elles m’ont aussi soutenue psychologiquement. »
Incarcérée en pleine pandémie, Mélanie pouvait voir son fils mais à travers une vitre, aucun contact n’était possible :
« Je me souviens aussi qu’il pleurait et que moi je le voyais pleurer mais je ne pouvais pas le réconforter à cause du plexi. »
Finalement, les visites vont devenir régulières et vont donner la force à Mélanie de tenir.
Faire exister le lien en dehors des parloirs
Les parloirs ne sont pas le seul moyen de préserver le lien mère enfant en prison. Les détenues peuvent écrire à leurs proches, et beaucoup travaillent en prison pour pouvoir leur téléphoner, car c'est un service payant :
« Le téléphone c’est 10 euros pour 4h sur un portable ou 7h sur un fixe.Je voulais avoir des nouvelles de mon fils, je mettais tout ce que gagnais dans le téléphone car je bossais en prison. »
Il existe aussi les UVF : Unités de Vie Familiale. Une sorte d’appartement dans la prison, où la détenue peut séjourner en famille le temps d’un weekend. Mélanie en a profité mais pas avec son fils. Elle trouvait ça trop difficile pour lui :
« La vue des fenêtres ce sont les barreaux, ça reste la prison donc j’y suis allée, mais pas avec mon fils. »
Après 6 mois d’incarcération, Mélanie est sortie de prison et a retrouvé son fils. Même si la mère de Mélanie en a toujours la garde pour le moment, mère et fils passent à nouveau du temps ensemble. Cette épreuve est derrière eux aujourd’hui.