Maman malgré l’endométriose
La maison des Maternelles- 11 min 59 s
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Un diagnostic difficile
L’endométriose est une maladie gynécologique qui touche 1 femme sur dix. Elle se caractérise notamment par des douleurs intenses au moment des règles et peut entraîner des problèmes de fertilité.
De ses 10 ans jusqu’à ses 17 ans, Caroline a toujours connu des règles particulièrement douloureuses, sans jamais savoir qu’elle était atteinte d’endométriose. À ses 17 ans, les crises deviennent de plus en plus douloureuses. C’est lors d’une crise particulièrement violente que Caroline entend pour la première fois le diagnostic, alors qu’elle est aux urgences gynécologiques :
« Le gynéco me dit « Vous avez une endométriose » avec une tête d’enterrement… Ce médecin manquait cruellement de diplomatie, et m’a dit « Ça sera un miracle si un jour, vous avez un enfant » Il m’a aussi dit cette phrase terrible : « Je n’ai qu’une envie, c’est d’arracher votre utérus, vu l’état dans lequel est votre abdomen. » Tous les organes étaient touchés. Ça a été très violent. »
Un protocole lourd pour lutter contre la maladie
Pendant une dizaine d’années, Caroline doit subir un lourd protocole pour tenter de vivre sa vie au mieux avec l’endométriose :
« On m’a mise sous ménopause artificielle, c’est-à-dire qu’on me faisait une injection tous les 6 mois. Mais j’étais résistante sur le plan hormonal, donc au bout de 3 mois les symptômes revenaient. Ce traitement avait pour conséquence qu’à 18 ans, j’avais les symptômes d’une ménopause forcée : nausées, bouffées de chaleur, tachycardie… J’avais tout de même moins de saignement et de douleurs de règles, mais c’est un traitement qui n’est pas anodin. J’ai été opérée 2 fois. Selon le médecin, l’endométriose était plus stable. À partir de ce moment, il a fallu trouver une méthode pour stopper les règles. On a fait plusieurs essais de traitements hormonaux. Vers 20 ans, on m’a donné un progestatif de synthèse qui a permis de stopper mes cycles, retrouver un semblant de vie. »
Un bébé naturellement envers et contre tout !
Caroline rencontre son conjoint et ils décident de mettre un enfant en route à l’été 2016. Alors que les spécialistes lui proposent une PMA, elle décide d’essayer de concevoir naturellement. L’arrêt des traitements de l’endométriose rend le quotidien de Caroline très difficile. Lees saignements et douleurs reviennent. La jeune fille tombe enceinte deux fois, mais subit deux fausses couches. C'est finalement en septembre 2017, à 29 ans, que le premier miracle se produit :
« Je suis tombée enceinte une 3e fois. J’ai été suivie par une nouvelle gynécologue. J’ai beaucoup appréhendé cette grossesse, j’étais un peu stressée de perdre une nouvelle fois mon bébé. Mais j’ai réussi à avoir une grossesse normale, et du répit dans la maladie. Une grosse pause dans les douleurs. J’ai accouché d’Amandine, une petite fille en pleine forme, par césarienne. C’était le plus beau jour de ma vie, j’avais réussi malgré tout ce qu’on me disait ! »
Le recours à la Naprotechnologie
Avec le retour de couche, l’endométriose revient de plus belle. À cette époque, alors jeune maman, les douleurs sont telles que Caroline n’arrive plus à concilier sa carrière et sa vie de jeune maman. Elle se rapproche d’un courant de procréation alternatif nommé Naprotechnologie (Natural Procreative Technology). Une aide médicale pour favoriser une conception naturelle, avec une surveillance particulière des cycles d’ovulations et un régime alimentaire marathonien. Alors qu’on lui avait dit qu’il fallait peut-être attendre 2 ans pour avoir des résultats, Caroline déjoue les pronostics :
« C’était hallucinant, je suis tombée enceinte au bout de 5 mois. Les médecins ne l’avaient pas vu venir… J’ai été voir le médecin Napro qui a halluciné ! Que je tombe enceinte aussi vite dans l’état dans lequel j’étais. J’étais en larmes, je réalisais que j’étais vraiment enceinte. Les 4 premiers mois de grossesse avec des compléments hormonaux ont été très suivis, je bougeais peu par peur des fausses couches. Puis à partir du 5e mois, j’ai pu vivre ma grossesse normalement, mon corps a réussi à produire la progestérone. J’étais si heureuse, j’étais sereine, j’avais une grossesse normale, je n’avais plus mal, je rayonnais. J’ai accouché à terme, et ce moment a été merveilleux. Je réalisais à peine la prouesse d’avoir pu mettre au monde 2 enfants. »
Aujourd’hui Caroline est l’heureuse maman de deux petites filles, mais combat toujours son endométriose :
« Je vis encore avec ma maladie. Pour l’instant l’endométriose, c’est trop tôt pour dire si ça va mieux ou non, l’allaitement de ma fille permet une pause dans la maladie. Mais je vais être honnête, j’ai peur que l’endométriose revienne. Je pense continuer la Napro et je me suis rapprochée de l’association EndoFrance pour témoigner et discuter avec d’autres femmes. Je cherche des alternatives pour ne plus avoir à prendre de progestatifs classiques. »