Comment gérer le syndrome du nid vide ?
La maison des Maternelles- 4 min 3 s
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LMDM - Qu’est-ce qui se joue pour les mères solo qui ressentent le syndrome du nid vide le jour où leur enfant quitte la maison ?
Béatrice Copper Royer : Sandrine est un peu l’exemple de la mère qui a élevé essentiellement seule son enfant, un enfant unique. Il y a un investissement affectif massif sur cet enfant. Quand il part, le sentiment de vide est abyssal, et peut créer chez certaines mères des émotions extrêmement douloureuses, avec un sentiment d’inutilité, de ne pas savoir quoi faire du temps qui s’est libéré. Ce qui domine, c’est ce sentiment d’inutilité. Tous les repères sautent. La vie qui était rythmée par celle de l’enfant -il rentre, il sort, on rempli le frigidaire, etc- tout ça disparaît, il faut trouver autre chose.
J’ai beaucoup souffert du départ de mon fils de 22 ans. Il m’arrive de ne pas réussir à lui cacher ma peine. Quel impact cette souffrance peut avoir sur mon fils ? Comment le rassurer ?
C’est une très bonne question car effectivement, pour l’enfant qui sent que son départ va plonger son parent dans une détresse énorme, c’est extrêmement culpabilisant. Ça peut lui donner le sentiment que c’est une mauvaise personne, qu’il n’est pas reconnaissant de tout ce qu’on a fait pour lui. C’est assez lourd. Le meilleur service qu’on puisse rendre à ses enfants, c’est de leur montrer qu’on est content qu’ils se soient éloignés, qu’on a le sentiment du travail accompli, que c’est légitime. Si c'est difficile, il faut essayer d’aller en parler à quelqu’un, pour éviter de balancer sur le dos de son enfant tout son chagrin, qui est sûrement légitime et renvoie à d’autres séparations qui ont été douloureuses.
Ma fille de 18 ans est partie il y a 4 mois faire ses études à 600 km de la maison. Je l’appelle tous les soirs, au moins une fois par jour. Est-ce mauvais pour elle ?
Tout dépend de si l’enfant est en demande ! Si ça rassure et l’une, et l’autre, il n’y a pas de quoi s’en priver. En revanche, il faut éviter que ça soit trop ritualisé. Le parent, le jour où l’enfant ne va pas répondre car il sera occupé ailleurs, risque d'être complètement affolé. C’est le seul bémol.