« J’ai eu un bébé à 16 ans » : histoire d’une grossesse adolescente
La maison des Maternelles- 10 min 22 s
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Il suffit d’une fois...
À tout juste 16 ans, Anaïs est en couple depuis 3 mois avec Olivier (17 ans) quand ils décident d’avoir leur premier rapport sexuel. A cette époque, Anaïs ne prend pas de contraception et ses parents ne sont pas au courant de sa relation amoureuse :
« On était à des années lumières de se dire qu’une grossesse pouvait arriver en une seule fois. Pourtant, on avait des cours d’éducation sexuelle au lycée pour nous sensibiliser... »
Deux semaines après cet unique rapport, qui a eu lieu pendant l’été entre sa seconde et sa première, Anaïs a tout à coup un déclic :
« Je me réveille un matin, et je me dis : je suis enceinte. C’était vraiment un instinct hyper viscéral, pourtant je n’avais pas spécialement de symptômes ! Je n’en ai parlé à personne, je voulais attendre de voir si mes règles arrivaient et retarder le moment d’en parler à mes parents... ça me faisait extrêmement peur. »
Une grossesse lycéenne
Le 11 septembre 2011, les règles d’Anaïs ne sont toujours pas revenues et des symptômes de grossesse apparaissent : elle décide de faire un test. En découvrant le résultat positif, tout devient concret : l’heure des choix et de l’annonce tant redoutée est arrivée. Elle cache l’emballage du test dans sa chambre et prévient son copain le jour-même :
« Il m’a prise dans ses bras tout de suite, j’ai senti que je n’étais plus toute seule. Par contre, ma mère a trouvé l’emballage du test de grossesse… J’ai explosé : « Quoi ?! T’as fouillé dans ma chambre ?? » On s’est crié dessus et elle a fini par me dire « Et tu peux me dire le résultat ? » et moi : « C’est positif !! » »
Mise en lien par sa mère avec une psychologue du planning familial, Anaïs comprend rapidement qu’elle souhaite poursuivre cette grossesse, alors que ses parents encouragent le recours à l’IVG. C’est la psychologue qui -en présence d’Anaïs- annonce sa décision :
« Ma mère n’a pas répondu, et mon père a dit « je suis incroyablement déçu ». C’était très dur à entendre mais je pense que pour eux aussi c’était très compliqué d’encaisser cette nouvelle : ils découvraient que j’avais un petit ami, que je n’étais plus vierge… Je relativise. Ça a été un vrai moteur car j’avais envie de prouver à mes parents que ça allait bien se passer. »
Une fois la nouvelle digérée, les parents des deux adolescents se rencontrent et organisent leur autonomisation : s’ils font le choix de fonder une famille, ils assumeront leur décision au quotidien tout en continuant leurs études, avec une aide financière tant qu’elle est nécessaire. Anaïs et Olivier s’installent donc tous les deux dans un appartement proche de leur lycée, alors qu’Anaïs arrête les cours suite à une menace d’accouchement prématuré.
Devenir maman à 16 ans
Difficile pour le jeune couple de se projeter dans l’après-naissance alors qu’ils n’ont jamais tenu de bébé dans leurs bras. Le 12 avril 2012, ils rencontrent pour la première fois leur fils aîné, Matys. Anaïs raconte ce chamboulement émotionnel :
« En allant en salle de naissance je claquais des dents sans m’en rendre compte. L’accouchement s’est bien passé, et quand j’ai vu Matys, je me suis dit : « wahou, j’ai fabriqué ça, c’est énorme ! » C’est une charge mentale folle d’un coup : les cours, les copains, la vie de couple, un bébé... Mais c’était l’amour immédiat. »
C’est au retour à la maison qu’Anaïs prend toute la mesure de son rôle de maman. L’arrivée de ce bébé devient un moteur dans sa réussite scolaire, jusqu’à obtenir le bac avec mention très bien :
« J’ai appris avec cette grossesse précoce à m’organiser. Dès que je sortais de classe, je faisais mes fiches pour réviser. Finalement, le bac s’est fait assez facilement. Après, j’ai des souvenirs de poussées dentaires où je m’endormais en cours et ma prof de français me regardait l’air de dire « je sais ce que tu traverses ! » Il y avait beaucoup de bienveillance. »
Anaïs a poursuivi ses études et terminé un master pendant lequel elle est devenue maman d’un 2ème petit garçon. Elle est aujourd’hui toujours en couple avec son premier amour - le papa de ses deux fils- et se forme en tant qu’accompagnante en périnatalité et monitrice de portage en parallèle de son travail dans la communication, pour transmettre aux jeunes parents tout ce qu’elle a pu recevoir au cours de ses deux expériences de maternité.