J’ai parcouru 1520 km à pied avec mon fils de 7 ans
La maison des Maternelles- 11 min 45 s
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Un passage de « petit homme »
Céline élève seule ses deux enfants Santiago, 15 ans et Leandro, 8 ans. D’origine péruvienne, elle a grandi avec les rituels et voulait transmettre cette tradition à ses enfants. Elle raconte comment ces rituels l’ont aidée dans sa vie de maman :
« Quand il était petit, mon fils aîné, Santiago, était accroché à sa tétine 24h/24. Impossible de la lui extirper. Fatiguée de crier et de m’énerver, et ayant tout essayé, je me suis alors souvenue de ces rituels. Ce serait à lui et à lui seul de décider quand il deviendrait un petit garçon. Il fallait que cette idée fasse son chemin en lui et ne vienne pas de moi. Je lui ai dit qu’il pourrait arrêter quand il sera prêt à devenir un petit garçon. Le dimanche avant la rentrée, il a jeté sa tétine avec beaucoup de fierté et il ne l’a jamais reprise. »
Le jour de ses 4 ans, Céline annonce à son fils aîné que lorsqu’il sera prêt, il choisira une épreuve pour devenir « un petit homme » Et, trois ans plus tard, c’est lui qui a choisi de parcourir le chemin de Compostelle :
« À la veille de ses 7 ans, Santiago m’a annoncé qu’il voulait marcher sur le chemin de Compostelle. Il voulait dépasser les 1 000 km, chiffre symbolique selon lui pour devenir “un petit homme” ! À 7 ans, ça me paraissait difficile mais l’ayant élevé en lui disant « difficile n’est pas impossible », il était inimaginable pour moi de lui dire non. »
7 ans plus tard, c’est au tour de Leandro, le second fils de Céline de faire son passage de petit homme. C’est la Via Francigena qui est choisie en partant de Langres pour Rome :
« La Via Francigena, c’est un chemin immense, bien plus difficile que Compostelle, avec le franchissement des Alpes par le col du Grand-Saint-Bernard, 2500 m d’altitude... ! Je n’étais pas sûre d’en être capable moi-même ! D’autant qu’avec le confinement, on ne s’était pas du tout entraînés... »
Marcher avec un enfant de 7 ans
Leandro a marché pendant 65 jours entre 20 et 25km par jour, parfois plus et avec un sac de 5kg sur le dos. Si le rythme s’est avéré parfois difficile pour le jeune Leandro, grâce au soutien de sa maman, il a réussi à tenir le coup :
« Je dis toujours à mes enfants que rien n’est impossible. Je pense sincèrement que nos enfants seront toujours capables de faire ou de devenir ce que nous pensons qu’ils sont capables. Soyez dans la peur et ils seront peureux, soyez dans le doute, et ils seront eux-mêmes remplis de doutes. »
Seuls pendant une grande partie du chemin, les deux pèlerins ont aussi connu quelques petites frayeurs :
« En traversant les forêts du Jura, nous avons marché seuls pendant six heures, sans croiser personne. À 5 heures du matin, dans une forêt sauvage, quand on voit des hordes de chevreuils, de cerfs et de sangliers, on n’est pas très rassuré. Nous avons même entendu un loup ! Depuis le début de notre périple, Leandro n’arrêtait pas d’imiter le loup quand nous étions seuls en forêt. Sauf que ce jour-là, un loup lui a répondu ! Il était terrifié, il n’osait plus avancer. »
Un chemin de pèlerinage qui fait grandir
Pour Céline, ce défi est avant tout une épreuve qui doit faire grandir. Elle a profité de ces longs tête-à-tête pour dénouer un a un, les petits et les grands problèmes rencontrés par son fils :
« Avant de partir, on avait listé ce qui lui posait problème : je suis timide, j’ai peur de ci, de ça… Sur le chemin, on en a discuté, on a dénoué les nœuds. Par exemple, Leandro, avait la fâcheuse manie de dire tout le temps « c’est pas juste ». On a fini par conclure qu’il avait du mal à accepter les expériences que la vie lui proposait et qu’à chaque fois qu’il dirait « c’est pas juste », il rajouterait derrière « j’ai de la chance ». Ça a marché, ça lui a permis de voir les choses autrement. »
Vous pouvez retrouver cette extraordinaire odyssée dans le livre de Céline Anaya Gauthier « Ciao Pellegrino ! », paru aux éditions Guy Tredaniel.