Lorsque le père décède pendant la grossesse
La maison des Maternelles- 5 min 20 s
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LMDM - Comment et quand une maman peut-elle parler à son bébé d’un père qu’il n’a pas connu ?
Le plus tôt possible, même in utero. Il y a des mamans qui perdent leur conjoint.e enceinte. Le fait de parler, ça met des mots, ça permet d’éviter d’être dans le secret, le non-dit. À un moment de toute façon il faudra bien en parler. C’est comme les enfants adoptés : on attend et au final, ce n’est jamais le bon moment. Alors que si on en parle tout de suite, c’est quelque chose qui n’est pas tabou, secret, qui n’est pas une honte. Ça permet de retrouver une disponibilité psychique à chacun : les mamans sont plus disponibles pour leur bébé, les grossesses sont moins stressantes et stressées. Au niveau des interactions précoces pour les mères endeuillées -donc les bébés également- par la perte du conjoint.e très précocement, on voit que les bébés se développent bien. Pour l’entourage aussi, il y a un rôle à avoir. Par exemple, les grands-parents paternels -si on prend le cas d’un papa disparu- peuvent avoir du mal à parler de leur fils mort à leur petit-fils ou petite-fille. C’est important de comprendre que le parent n’est plus là matériellement mais qu’il est là émotionnellement.
Est-ce que le bébé ressent le choc, le stress ou la tristesse de la maman lorsque la grossesse est endeuillée ? Comment le protéger ?
La réponse est oui : il y a des études qui ont été faites sur les mouvements des bébés in-utero, sur la sécrétion des hormones du stress chez le bébé in-utero. On sait aussi comment les prévenir : en parlant. Il ne faut pas hésiter à prendre son ventre, à le caresser, en disant : « J’ai beaucoup de chagrin, je suis triste car ton papa est mort, mais tu es là, tu vas bientôt arriver, je pense à toi, etc. » Même si on pleure, ce n’est pas grave. Il faut mettre des mots sur ses émotions : c’est ça qui permet de rester disponible.
Pendant ma grossesse, le papa de ma fille est décédée. Je lui en ai toujours parlé mais aujourd’hui a 2 ans, elle le réclame. Comment réagir ?
C’est important de rappeler que les enfants ont une représentation de la mort particulière. « On est mort pour toujours » ; « On va tous mourir » ; « La mort, ça ne s’attrape pas » : c’est quelque chose qui est acquis vers 9, 10 ans. Donc un petit qui a perdu son père ou sa mère n’a pas forcément compris ce que ça signifiait. Souvent c’est à l’école que les enfants réalisent qu’il manque quelqu’un dans la famille. Il faut que le parent reste calme, n’en veuille pas à son enfant. Et redire : « Tu sais, ton papa il est mort (ou « dans les étoiles » ; « dans le ciel » selon les représentations) il est dans notre coeur. Il ne peut pas te raconter d’histoire mais s’il était là, c’est sûrement cette histoire qu’il t’aurait lu » etc.
Comment répondre à la question : pourquoi je n’ai pas de papa ?
Déjà dire : « Ta question est très importante : qu’est-ce que toi tu penses ? » On part de l’enfant. L’enfant va dire ce qu’il pense. Il n’y a jamais de questions gratuites. L’enfant va poser une question car il a élaboré une théorie. Si on ne veut pas être à côté, il faut savoir décrypter. Si je me précipite, je peux répondre quelque chose de juste mais à côté de ce que pense mon enfant. Il faut « tricoter » en fonction de ce que l’enfant a élaboré comme théorie.