Phobie scolaire : comment s’en sortir ?
La maison des Maternelles- 5 min 42 s
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LMDM - Qu’est-ce que la phobie scolaire ?
Dr Olivier Revol : Le refus scolaire anxieux appelé jusqu’alors “phobie scolaire”, concerne des enfants qui, pour des raisons irrationnelles, incompréhensibles, refusent d’aller à l’école et résistent avec des réactions très vives de panique quand on essaye de les y forcer. Paradoxalement, dans la phobie scolaire il n’y a pas de peur de l’école. Chez ces enfants, ce qui pose un problème, c’est quitter la maison. Il faut quand même se poser la question du harcèlement. Mais sinon, ce sont des enfants qui, la veille de la rentrée, le dimanche soir, vont être dans un état de panique incroyable, avoir mal à la tête, au ventre, etc. Au départ, c’est pris pour un caprice mais il ne faut pas le prendre comme tel. Si on arrive à emmener l’enfant à l’école, il va être agrippé aux parents pour les plus petits, accroché aux grilles du collège ou lycée pour les plus grands, et à un moment donné, il sera à l’infirmerie, on appellera les parents car l’enfant doit rentrer à la maison.
Quelles sont les causes de la phobie scolaire ?
Il peut avoir plusieurs raisons. Ça peut être une angoisse de séparation, un enfant qui ne veut pas quitter la maison, comme Lili-Roxanne. Ou un enfant qui sent qu’il a un rôle à jouer à la maison, avec une grand-mère dont il faut s’occuper, un petit frère handicapé, des parents qui ne vont pas bien. Mais il n’y a pas que ça. Pour aller à l’école, il faut se lever, avoir bien dormi, affronter la rue -c’est difficile si vous avez une petite note de phobie sociale- rentrer dans l’école, qui souvent est vécue comme menaçante. Ensuite, il faut avoir envie de travailler : si vous êtes un peu différent -dys, dyslexique, hyperactif, trouble d’attention, haut potentiel- et que vous avez un besoin pédagogique particulier qui n’a pas été repéré : vous n’avez pas envie de rester. Pareil si vous n’aimez pas apprendre. Vous mettez tout ça dans un shaker, vous secouez, et ça fait beaucoup de raisons qui sont communes et conduisent à l’évitement scolaire.
Y a t-il des signes qui peuvent alerter les parents ?
Il y a déjà les « signes du dimanche soir » qui vont apparaître à la veille d’une reprise de classe. Le signe qui doit alerter aussi c’est une rupture : ça allait bien, et ça ne va plus bien. Avec un abandon de certains loisirs, un repli sur soi. En fait, toute rupture du comportement, alimentaire, de l’humeur d’un enfant qui allait bien et qui change sans qu’on comprenne pourquoi doit alerter.
À quels moments de la vie scolaire les enfants sont-ils le plus sujet à la phobie scolaire ?
Principalement entre 6 et 15 ans avec trois pics identifiés, à l’entrée au CP, en 6e et la seconde. Au moment donc où il y a un changement de lieu pour l’élève. Cela arrive souvent à des enfants intelligents, qui ont réussi jusqu’alors à compenser leur manque de travail par leurs facilités, mais à un moment -au collège, au lycée- c’est plus compliqué, ils n’y arrivent plus et paniquent.