Ma fille a surmonté sa phobie scolaire
La maison des Maternelles- 10 min 45 s
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Des premiers signes aux manifestations anxieuses
Lili-Roxanne a toujours été une enfant sage et discrète, mais sa scolarité avait mal démarré. En CP, elle pleurait souvent, disait qu’elle s’ennuyait. Elle saute alors la classe de CE1, et tout se passe bien jusqu’au collège. C’est en 4ème que les choses vont dégénérer, raconte sa mère Aurélia :
« Elle s’est rendue compte qu’elle devait apprendre à travailler pour réussir mais elle ne savait pas faire. Elle angoissait souvent beaucoup pour ses notes. Mais rien ne nous laissait penser qu’elle allait faire une phobie scolaire un an plus tard. »
C’est au retour des vacances scolaires de noël que Lili-Roxanne, alors scolarisée en 3ème, va annoncer à ses parents qu’elle souhaite faire l’école à la maison. Ses parents pensent alors que la jeune fille est stressée à cause du brevet et ne la prennent pas au sérieux. Mais le jour de la rentrée, les choses basculent :
« Le jour où il a fallu reprendre l’école, elle était en pleurs, la nuit, le matin. Elle nous disait qu’elle ne pouvait pas y aller. Ça a commencé à nous angoisser mais on s’est dit que ça allait passer. On ne savait pas que c’était le début du cauchemar. »
Mais la situation ne s’arrange pas. Lili-Roxanne ne peut pas monter dans le bus qui l’amène au collège. Son père l’y emmène mais le collège rappelle les parents quelques heures plus tard : la jeune fille est à l’infirmerie avec des maux de ventre. Aurélia amène alors sa fille chez le médecin de famille qui lui donne un arrêt maladie de 2 semaines. Mais malheureusement, de retour au collège, les signes de mal-être et d’angoisse réapparaissent chez Lili-Roxanne : maux de ventre, envie de vomir, crises de pleurs, perte d’appétit, tremblements, etc.
Aurélia décide alors d’emmener sa fille consulter un psychologue qui posera le diagnostic de phobie scolaire. Une annonce difficile à comprendre pour la maman :
« En dehors de l’école, elle allait très bien, Je me suis posé beaucoup de questions, je ne pensais pas que c’était un caprice mais je pensais tout de même qu’il était question de volonté. Je culpabilisais, je me demandais ce qu’on avait mal fait. »
Malgré les essais de l’établissement de Lili-Roxanne pour mettre en place un emploi du temps adapté, la scolarisation devient rapidement impossible. Lili-Roxanne va alors faire l’école à la maison :
« Là où nous avons eu de la chance, c’est que Lili-Roxanne n’a jamais abandonné, elle a toujours été très travailleuse. Elle est restée à la maison et a travaillé ses cours toute seule. Elle a eu son brevet des collèges et l’a obtenu avec mention très bien. »
De l’apparition de nouveaux troubles à l’hospitalisation
En parallèle de cette phobie scolaire, la jeune fille développe d’autres troubles, une période très difficile pour la famille, raconte Aurélia :
« Elle a fini par développer diverses phobies : phobie sociale, mais aussi une phobie de vomir. Elle perdait du poids, elle ne mangeait plus. Elle ne sortait plus, ne pouvait plus monter en voiture. Tout ce que l’on faisait avant en famille, on ne pouvait plus le faire. On a dû réorganiser toute notre vie, sans savoir combien de temps cela allait durer. Ses frères et sa sœur étaient partagés entre la peine de la voir comme ça et en même temps en colère car nous organisions tout par rapport à elle. »
Lili-Roxanne, qui ne pèse alors plus que 27 kilos, va être hospitalisée pendant 3 mois :
« Elle a très mal vécu son hospitalisation. Elle nous en a voulu. Elle ne nous voyait qu’un week-end sur 2. Là bas, ils la mettaient face à ses peurs. Elle était obligée de les affronter. Elle nous demandait de sortir. Pour elle, il suffisait juste qu’elle n’aille pas à l’école pour aller mieux. Mais on voyait bien que son état s’était dégradé : il fallait que quelqu’un prenne le relai. »
Suite à l’hospitalisation, Lili-Roxanne intègre une école spécialisée pour les enfants phobiques ou handicapés :
« C’était un CMP, on n'y croyait pas trop, les cours étaient à la carte. Grâce à cette école, Lili-Roxanne a obtenu son bac avec mention. Ça lui a redonné confiance en elle. »
Aujourd’hui, Lili-Roxanne est en alternance et tout se passe pour le mieux :
« Elle est rentrée à l’ISO de Rennes en septembre, une école d’optique, elle fait son parcours en alternance, cela lui permet de ne pas être à l’école non-stop. Elle fait avec, et elle vit sa vie de jeune fille ! »