Harcèlement scolaire : « J’allais dans les toilettes pour me cacher »
La maison des Maternelles- 11 min 12 s
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Des moqueries répétées en classe, des enfants roués de coups à la récréation ou des insultes qui se poursuivent à la maison sur les réseaux sociaux… En France, chaque année, 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire. Il y a quelques années, Sacha a elle-même été victime de harcèlement de la sixième jusqu’à l’année de première.
« J’étais une enfant un peu différente »
En primaire, Sacha intègre des classes à horaires aménagés et se consacre à la musique. Passionnée par le chant, la jeune fille se sentait déjà un petit peu à l’écart des autres élèves :
« Je me suis toujours sentie un peu différente des autres enfants : j’étais plus timide, plus réservée, plus dans mon monde. Déjà à cet âge-là, j’ai commencé à subir des petites moqueries, car j’ai toujours aimé chanter, j’avais une belle voix d’après mes professeurs, je savais que je voulais en faire mon métier quand je serais grande. Donc les autres élèves de ma classe se moquaient parce que j’avais des solos dans la chorale. On me disait « oh arrête de chanter, arrête de te la péter »
Collège : du harcèlement tous les jours
La jeune fille rentre dans un collège public et poursuit sa scolarité dans une classe aménagée musique. Pendant 4 ans, elle était au contact des mêmes camarades de classe. Hélas, une élève décide très vite de la prendre en grippe :
« C’était la fille « populaire » de ma classe. Elle a commencé par épier le moindre de mes faits et gestes en classe. Je sentais constamment son regard moqueur sur moi. Et très vite, elle a commencé à se moquer de mes habits, de ma façon de parler. Quand je participais en classe, je l’entendais qui m’imitait derrière moi. Et en musique, lorsque je chantais, elle me parodiait. Si j’essayais de m’ouvrir un peu aux autres personnes de la classe, elle trouvait le moyen de me rabaisser en public. Et de me critiquer à voix haute pour être sûre que j’entende, elle me poussait dans les couloirs du collège. »
Des moqueries invisibles aux yeux des professeurs et des surveillants. À la liste des sévices, s’ajoute aussi de la violence physique cette même année de 6e :
« Nous étions en chemin pour aller au conservatoire de musique. Comme d’habitude, j’entendais mes harceleurs se moquer derrière moi, de mes habits, de ma façon de parler. Je n’allais pas bien, j’avais la tête qui tournait, je leur demandais d’arrêter mais ils ne s’arrêtaient pas. Moi qui suis d’un naturel calme, je donne un coup au visage à cette fille en question. J’ai regretté. Elle a commencé à me frapper dans le ventre, je me suis écroulée. Une dame nous arrête. Les pompiers sont arrivés. »
Quand les parents de Sacha sont prévenus, ils décident de prévenir le professeur principal. Mais aucune sanction n’est prise dans l’établissement. Et le harcèlement se poursuivit de façon plus discrète. Une période qui créé de nombreux troubles anxieux chez Sacha, avec de nombreuses crises d’angoisses en cours comme à la maison.
Le déclic au lycée
Au lycée, Sacha se retrouve une nouvelle fois dans la classe de sa harceleuse. Les moqueries à haute voix reprennent de plus belle. Mais Sacha peut compter sur une nouvelle amie rencontrée sur les bancs du lycée, qui va la protéger :
« L’entrée au lycée, j’étais super heureuse. Quand je suis arrivée, j’ai vu le nom de ma harceleuse sur la liste des élèves, je me suis dit : « 5èmeannée dans sa classe, l’horreur, ça recommence ! » Au début de l’année c’était pareil. C’est là que j’ai rencontré une personne extraordinaire, qui m’a défendue, pour la première fois à l’école. C’est aujourd’hui ma meilleure amie. Ça a été un déclic pour moi. Je n’étais plus toute seule. »
Une chanson pour les harcelés
Aujourd’hui Sacha va beaucoup mieux et est épanouie dans sa vie. Actuellement étudiante dans une école de comédie musicale, la jeune fille a pris confiance en elle. Il y a deux ans, pour mettre des mots sur ses traumatismes, la jeune fille décide d’écrire une chanson pour se libérer de son passé, en écrivant « Triste mélodie ». La jeune fille souhaite ainsi aider les enfants harcelés à se sentir moins seuls et à parler de leur harcèlement.