Adoption : "Le jour où j'ai rencontré mon fils"
La maison des Maternelles- 11 min 59 s
- extrait
- tous publics
Du même programme
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 03/12 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du mardi 3 décembre 2024 diffusé le 03/12 | 22 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 02/12 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du lundi 2 décembre 2024 diffusé le 02/12 | 22 min
Le deuil d’une grossesse
En 2003, Kristell rencontre Johann. 3 ans plus tard, le couple commence à parler bébé : ils font des essais, rien ne se passe. Ils entrent alors en parcours PMA, c’est alors que les médecins vont découvrir un cancer des testicules chez Johann. Heureusement, le cancer n’est pas à un stade avancé et est pris en charge tout de suite. Après le traitement, le couple se tourne vers une FIV avec le sperme congelé de Johann, mais celles-ci échouent toutes. Le couple va alors prendre la décision d’adopter. Kristell raconte :
« Quand on a déposé le dossier on était hyper ouverts : un bébé, un plus grand… Notre désir c’était 0 à 6 ans. Et lors des premiers entretiens avec l’assistante sociale, elle nous a dit que notre profil était apparenté aux enfants nés sous le secret. Elle nous dit vous pouvez vous autoriser à pouponner, vous pouvez avoir un bébé. »
Un parcours long et difficile
Avant de donner ou non l’agrément, le conseil départemental organise une visite du domicile des candidats à l’adoption. Souvent, c’est un.e assistant.e social.e qui vient vérifier que toutes les conditions sont réunies pour accueillir un enfant. Cette visite peit être vécue comme une étape stressante. Kristell se souvient :
« C’était la panique la première fois. On a briqué les murs, les plafonds, on était morts de trouille. Finalement, ça s’est bien passé. L’assistante sociale ne vient pas ouvrir les placards. On s’est rendus compte que c’était dans une optique de protection de ces enfants. L’assistante sociale voulait juste savoir si nous étions capables, humainement, matériellement, d’accueillir un enfant. »
Kristell et son conjoint obtiennent leur agrément un an après le dépôt du dossier. Par la suite, on leur annonce en moyenne 4 ans d’attente avant qu’ils ne deviennent parent d’un enfant né sous le secret. Une attente très longue qu’il faut savoir gérer :
« Quand l’attente devenait trop pénible et oppressante on prenait rendez-vous. On alternait entre un rendez-vous à l’assistante sociale et la psy. Et on essayait de glaner quelques indices sur notre dossier. On voyait que ça avançait. »
La rencontre avec leur fils
4 années passent. Mais, le jeudi 2 janvier 2020, un coup de téléphone va changer leur vie. Le conseil départemental leur annonce qu’ils ont rendez-vous 4 jours plus tard pour le « suivi de leur dossier ». Kristell raconte :
« À ce moment-là, on sait. On connaît des gens à qui s’est arrivé : on sait que le conseil départemental appelle le jeudi, pour un rendez-vous le lundi suivant. On sait qu’ils n'annoncent rien au téléphone. On sait, mais à la fois on ne sait pas, car on a toujours le réflexe de se protéger un peu. Ces 4 jours-là, c’est les pires. 4 ans, ce n’était rien par rapport à ces 4 jours. »
Kristell et Johann sont reçus par la directrice du service, qu’ils ne connaissent pas. Elle demande au couple s’ils savent pourquoi ils sont là :
« On répond qu’on espère que c’est pour une bonne nouvelle. Elle dit : « Oui, vous êtes les parents d’un petit garçon. » On est un peu choqués, j’ai les larmes qui montent, mon mari répète en boucle : « C’est super ! »
Avant de pouvoir rencontrer leur fils, le couple va devoir attendre une semaine. Une première rencontre chargée d’émotions même si le couple n’a pour le moment pas le droit de prendre Ozymandias, alors âgé de 2 mois, dans leurs bras :
« Je ne pensais pas que je pouvais me retrouver aussi intimidée face à un bébé de cet âge. Il faut savoir que dans le protocole, la première rencontre c’est une simple prise de contact, on n’a pas le droit de toucher le bébé. Il faut respecter son intimité, lui ne nous connaît pas. On est accompagnés par la psy, sa référente et la psy de la pouponnière. On lui parle, il sourit, il babille. On lui a donné un doudou qui portait notre odeur. »
Le couple va revenir tous les jours de la semaine à la pouponnière et passer de plus en plus de temps avec leur fils, jusqu’à le ramener à la maison pour que le petit Ozymandias passe sa première nuit chez lui. Aujourd’hui, Ozymandias a fêté ses deux ans, entouré de ses parents et sa famille.