Handicap à la naissance : les réponses d'une psychologue
La maison des Maternelles- 5 min 37 s
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LMDM –Comment rencontrer pleinement son bébé alors qu’on découvre à la naissance son handicap ?
Naïma Brennetot : Devenir parents c’est déjà une tempête quand tout se passe bien, une avalanche d’émotions qu’il faut gérer. Quand se rajoute à ce travail bouleversant une situation complètement inattendue, comme une malformation d’un membre pour Clémentine, Louis et Jean, c’est comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, un réel choc émotionnel : il faut le dire et le considérer. Ce qui est important, c’est aussi le moment de l’annonce. La personne qui va annoncer aux parents le handicap du bébé a un rôle très important : la manière dont cela est fait, le temps pris. Les premiers mots dits sur le bébé sont gravés dans la mémoire des parents. Ce qui me parait aussi très important, c’est qu’il ne faut pas laisser les parents se laisser envahir par l’anxiété, et les diriger rapidement vers une équipe spécialisée, pour les sortir des angoisses qu’ils peuvent avoir, par exemple : « mon enfant ne pourra pas marcher, faire du sport, etc. » En dirigeant les parents vers une équipe spécialisée, on va pouvoir les rassurer.
Nous avons découvert le handicap de notre enfant à la naissance. Comment annoncer à la famille, et aux frères et sœurs ?
J’ai envie de dire : il faut annoncer comme on a envie. Il faut être à l’écoute de nos propres besoins, accueillir l’émotion qui arrive. Faire les choses comme on les sent : dire tout de suite si l’on en ressent le besoin, ou au contraire, prendre le temps. Utiliser les mots qui nous parle le plus. Il faut être égoïste dans ces cas-là : penser à soi. Essayer de trouver de l’apaisement par rapport à ce qu’on vit avant d’aborder l’entourage. Concernant la fratrie : il est important d’utiliser des mots simples, ne pas rentrer dans des détails compliqués.
On a découvert le pied bot de mon fils à la naissance et l’annonce a été brutale. Comment le personnel médical est-il formé à l’annonce d’un handicap ?
C’est un grand sujet. Pour répondre en un mot : mal ! La formation est vraiment insuffisante, il y a des efforts importants à faire au niveau des écoles de sages-femmes, gynécologues, échographistes, etc. Même si cela évolue ces dernières années, il y a une réelle volonté. Je suis sollicitée régulièrement dans les écoles de sages-femmes pour parler de ce moment de l’annonce : comment on annonce ? À quoi on peut faire attention ? C’est tellement important ce moment, il peut conditionner la suite. En 2018, la HAS a publié un important rapport intitulé : « annoncer une mauvaise nouvelle ». Dans ce rapport, on a plein d’exemples sur les conditions matérielles à avoir, entre autres.