Puberté précoce : quand les enfants grandissent trop tôt
La maison des Maternelles- 11 min 21 s
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On parle de puberté précoce lorsque les signes de développement pubertaire apparaissent avant l’âge de 8 ans chez les filles et 9 ans chez les garçons : développement mammaire ou testiculaire, apparition des poils pubiens et axillaires. Dans le cas de Soumeya, les premiers signes sont apparus à 7 ans, raconte sa mère, Sofia :
« Soumeya avait 7 ans et je me suis aperçue qu’elle avait des pertes vaginales. J’ai pris ça pour une mauvaise hygiène donc j’ai insisté sur les fondamentaux au niveau de la toilette. Quinze jours après est apparu un bourgeon mammaire au sein gauche. »
L’inquiétude
La puberté précoce inquiète et fait émerger de nombreuses questions sur la gestion des symptômes pour des enfants si jeunes. Sofia explique :
« Ça m’inquiétait car j’ai directement pensé qu’elle allait avoir ses règles à 7 ans et je me suis dit c’est encore un bébé qui joue à la poupée. Comment elle va gérer les protections etc ? J’avais aussi peur que derrière cette puberté précoce se cache une tumeur, quelque chose de pathologique. »
Plusieurs examens permettent de diagnostiquer la puberté précoce : un examen clinique, une radio du poignet, une échographie pelvienne, l’analyse des taux d’hormones et une IRM. Pour Soumeya, cette batterie de test a confirmé ce que le corps médical soupçonnait :
« La radio du poignet a révélé un âge osseux de 9 ans et non 7, l’utérus et les ovaires étaient au repos. L’analyse d’urine sur 24h a prouvé une puberté précoce de stade 2 avec une croissance importante. L’IRM m’a rassurée, il n’y avait rien de pathologique. »
Quel traitement ?
La puberté précoce se traite par un traitement hormonal administré sous forme d’injection intramusculaire, tous les mois ou une fois par trimestre, un traitement assez douloureux. Certains parents font aussi le choix de ne pas opter pour le traitement hormonal, c’est le cas de Sofia :
« Je me suis beaucoup renseignée sur les études et j’étais inquiète des effets secondaires. À l’inverse, je me disais si on ne fait pas le traitement, Soumeya sera réglée très prochainement et c’est souvent des règles hémorragiques donc douloureuses. C’est d’autant plus inquiétant lorsque l’on est une femme on sait que ça peut être douloureux. Projeter ça sur sa petite fille, c’est très compliqué. Finalement on a pris la décision de ne pas lui imposer le traitement. »
Un passage de l’enfance à l’adolescence fragilisant
Expliquer la puberté à un enfant de moins de 8 ans n’est pas forcément facile. Si les parents peuvent s’appuyer sur de la littérature jeunesse, les livres s’adressent davantage à des adolescents plutôt qu’à des enfants, raconte Sofia :
« Je savais que je serai confrontée à la puberté mais je n’imaginais pas que j’aurais ces discussions avec ma fille de 7 ans, c’est violent. Je me suis inspirée de la littérature jeunesse mais Soumeya me disait : "Tu vois maman ce sont des ados dans le livre, moi je suis une enfant, ça ne m’arrivera pas !" »
Ces changements hormonaux entraînent une transformation physique : poussée de croissance, prise de poids, acné parfois et apparition des poils. Ce qui n’est pas sans conséquence sur un enfant :
« Cet été, elle a refusé de porter des débardeurs. Au début pour le maillot de bain ça a été très difficile, elle avait peur qu’on voit ses poils. Puis, elle a compris qu’elle ne pourrait pas se baigner et le côté insouciant de l’enfance est revenu. »
Aujourd’hui, Soumeya a 9 ans et ses parents l’accompagnent au mieux dans ces bouleversements tout en essayant de la préserver :
« Je ne veux pas qu’elle devienne complexée, surtout si jeune. Il faut trouver un juste milieu, faire attention sans pour autant projeter nos peurs. »
Ne trouvant pas de protections adaptées, Sofia a crée une marque de culottes menstruelles adaptées aux petites filles, Tente Rouge.