« Les écrans privent le cerveau du tout-petit de ses besoins essentiels »
La maison des Maternelles- 3 min 47 s
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Des messages contradictoires
On le sait aujourd’hui, l’exposition des tout-petits aux écrans est nocive pour leur développement. Pourtant, il existe encore de trop nombreux messages contradictoires sur ce sujet selon le Dr Ducanda :
« C’est très toxique pour les petits. Il faut faire attention aux messages de certains experts qui ont tendance à trop rassurer : « Ce ne sont pas les écrans qui sont dangereux » ; « Ça dépend de l’usage » ; « S’ils sont accompagnés, ça va ». Tout ça perd un peu les parents du message principal. »
On pourrait avoir tendance à penser que les 0-2 ans ne sont pas concernés car ils ne vont pas être confrontés aux écrans. Pourtant ils le sont, parfois sans que l’on en ait vraiment conscience, explique la médecin :
« Même dès la naissance, avec la TV allumée dans le salon… Nous sommes dans une société ultra-connectée. Les enfants se développent dans une famille, prennent les habitudes de la famille et les parents sont hyper connectés. »
Un danger pour le cerveau
L’exposition des 0-2 ans aux écrans est pourtant délétère. En effet, les bébés ont besoin d’interaction avec de réelles personnes, et de contact avec le monde. La spécialiste précise :
« Les écrans privent le cerveau du tout-petit de ses besoins essentiels. C’est-à-dire, interagir avec des humains en face à face, surtout ses parents. Et de découvrir le monde en 3 dimensions, le monde réel avec tous ses sens. On pense aussi que les shoots visuels et sonores auxquels est soumis le tout-petit face aux écrans créent de mauvaises connexions cérébrales, qui remplaceraient les bonnes. »
Des professionnels alarmés
Dans le milieu de la petite enfance, les professionnels s’accordent à dire que de plus en plus d’enfants, exposés trop jeunes et trop fréquemment aux écrans, souffrent de troubles du développement, raconte le Dr Ducanda :
« Je le vois, et tous les professionnels de la petite enfance le voient. Les enseignants de maternelle le voient et nous adressent de plus en plus d’enfants. Il y a des retards de langage, des enfants qui parlent peu, ou qui parlent comme leurs tablettes… Des retards intellectuels car les connexions dans le cerveau ne peuvent pas se faire. Des retards moteurs, car les gestes sur écran sont très pauvres, alors que l’enfant a besoin de manipuler. Et des troubles graves de la relation et la communication, qu’on peut confondre avec de l’autisme. Les enfants et les parents sont captés par les écrans, et les interactions sont trop pauvres. »
Le message n’est pas de culpabiliser les parents, mais plutôt de faire de la prévention, explique la médecin :
« Il ne faut pas culpabiliser les parents. Il faudrait marteler ce message tous les jours… Les parents pensent bien faire ! Des études montrent que 70% des parents des tout-petits utilisent les écrans car c’est « éducatif »… D’ailleurs, les parents me disent : « Si ces jouets sont dans les magasins c’est qu’ils ne sont pas nocifs » Il y a aussi eu la crise sanitaire : les parents ont du télétravailler. Comment imaginer ne pas utiliser les écrans quand on a un petit et que la crèche est fermée ? »
Finalement, la spécialiste veut apporter un message positif aux parents, en remettant du bon sens quant à l’exposition des enfants aux écrans :
« Le message positif c’est qu’un enfant va se développer et bien grandir sans écran, avec des parents disponibles, attentifs, qui jouent, qui lui parlent, et qui sortent se promener dehors. Il suffit de faire attention au zéro écran entre 0 et 2 ans pour que l’enfant se développe harmonieusement. »