Suites de couche : « On ne m’avait pas préparée »
La maison des Maternelles- 3 min 26 s
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« On a un corps endolori, des cicatrices, on saigne… Plein de choses auxquelles on ne s’attendait pas. C’est vraiment la mauvaise surprise. » : ce témoignage d’une jeune maman est loin d’être anodin et isolé. Dans le cabinet de Rachel Halimi, sage-femme, elles sont aujourd’hui une petite dizaine de jeunes femmes à témoigner de leurs suites de couche. Ludivine, maman de Leroy, 7 mois, n’avait pas anticipé et a très mal vécu les saignements post-accouchement :
« On ne m’avait pas préparé sur le fait qu’on pouvait perdre des caillots de sang et j’ai donc eu l’impression de perdre quelque chose de moi. »
Des parcours traumatisants
Pour Ami, maman de Philomène, 2 mois, l’état dans lequel elle a retrouvé son corps a été traumatisant :
« J’avais des point de sutures… J’avais l’impression que j’avais été tabassée en bas. »
Daria, elle aussi maman d'une petite fille de 2 mois, a mis 8 semaines à se remettre psychologiquement et émotionnellement de tous ces bouleversements :
« J’étais un peu… je dirais à fleur de peau, plutôt qu’écorchée vive. C’est un peu plus poétique… »
Rachel Halimi, sage-femme, organise des temps d’échanges et de paroles entre mamans pour mieux comprendre le post-partum. Ces rencontres sont indispensables pour la professionnelle de santé qui constate, dans son quotidien, que les suites de couche sont une étape difficile pour les mamans :
« Le congé maternité ce n’est pas des vacances, c’est un temps de convalescence, un temps thérapeutique pour que la femme se refasse une santé. Ce n’est pas un temps de bonheur absolu avec un bébé, où on est à la maison comme si on était en vacances. Non ! C’est épuisant. C’est éreintant. Je pense donc qu’il faut que les femmes aient d’avantage d’aide. »
L'importance d'être soutenue
Elle-même, malgré son expérience professionnelle, a mal vécu son post-partum et a réussi à être surprise :
« On a beau donner aux autres mamans l’information, je crois qu’il faut vivre et ressentir les choses dans son corps pour pouvoir mieux appréhender. J’avais beau être sage-femme et voir des patientes tout le temps, je savais ce qu’était des tranchées mais cela a été très différent de les vivre dans mon corps. »
La sage-femme milite pour que le post-partum soit pris plus au sérieux :
« Pour pouvoir s’occuper de quelqu’un, il faut être soi-même en forme et avoir la tête sur les épaules. Et de temps en temps on est pris dans un engrenage, dans un tourbillon avec son enfant. Il se fatigue et l’on se fatigue. Ce qui amène, au final, à des dépressions du post-partum ou d’autres choses. Ce qui est dommage. Car si l’entourage, que ce soit le papa, le coparent, ou les soignants disent « stop, maintenant il faut prendre soin de vous », cela pourrait éviter ces dépressions. »