F – Chroniques d’un féminisme ordinaire : un podcast pour réfléchir au féminisme
La maison des Maternelles- 6 min 52 s
- extrait
- tous publics
Du même programme
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 22/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du vendredi 22 novembre 2024 diffusé le 22/11 | 22 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 21/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 22 min
LMDM- Vous n’êtes pas une militante féministe, néanmoins vous faites un podcast sur le sujet. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Claire Jéhanno – Je ne pensais jamais parler de féminisme et encore moins en podcast. Ça a donc été le point de départ. Je me suis demandé pourquoi je n’étais pas sûre de me sentir féministe, comme à peu près la moitié des Françaises et des Français dans les sondages. La réponse je l’ai alors trouvé notamment en regardant la définition du mot « féminisme » qui selon Le Larousse est un « mouvement militant pour l’égalité entre les hommes et les femmes et l’expansion du rôle des femmes dans la société. Et moi tout cela m’allait très bien sauf le mot « militant ». Vu que je ne suis pas quelqu’un de politisé, que je ne vais pas beaucoup dans les manifestations, je me suis dit que ce n’était donc pas pour moi. Jusqu'au jour où...
L’Institut national de l’audiovisuel lance un appel à projet sur le féminisme. Appel à projets que vous remporter en proposant une série de 7 épisodes dans lesquels vous allez balayer l’évolution de la notion de féminisme. Dans votre premier épisode vous traitez de la place des femmes au foyers.
Ma mère était femme au foyer et ce n’était pas un métier pour moi à l’époque. C’était quelque chose que je ne considérais pas vraiment. Et avec le recul je me suis rendu compte que c’était une chance, à la fois pour elle d’avoir pu nous élever au quotidien de façon aussi proche, et à la fois pour nous. Pour mon premier épisode je suis allée chercher dans les archives de la radio pour écouter ce que l’on disait des femmes au foyer à cette époque (NDLR : il y a 30 ans).
Quand on écoute ces archives on se dit qu’il y a quand même eu des avancées en 30 ans ! L’image des femmes au foyer a changée.
On a avancé mais on trouve encore beaucoup de petites pépites sexistes à travers le temps et encore récemment. L’image des femmes au foyer a également beaucoup changée en 30 ans mais je trouve que l’on en parle pas beaucoup. Finalement après des heures de recherches d’archives je n’ai trouvé qu’un tout petit reportage diffusé en plein mois d’août à 7h20 dans un journal télévisé. Donc on en parle peu et aujourd’hui ce n’est toujours pas quelque chose de reconnu... Et c’est un choix assez contradictoire parfois avec les injonctions à l’autonomie, à la liberté, à l’indépendance que peuvent prôner le féminisme.
Donc être femme au foyer ne peut pas faire avancer la cause féministe et cela ne peut pas représenter un choix ?
Moi je crois que si, et comme je le disais précédemment c’est aussi une chance.
Dans l’épisode 3 vous dialoguez avec votre corps et vous vous demandez pourquoi à 34 ans vous avez du mal à vous regarder dans la glace.
Pour chaque épisode je suis partie d’un souvenir, d’une question, d’une problématique. Et là je me suis demandé pourquoi je n’arrivais pas à accepter mon corps alors que je vis avec, que c’est le mien. Donc pour y répondre je suis, encore une fois, allée chercher dans les archives de l’Ina et entendre plein de voix : un chroniqueur de France Inter qui nous parle des poils, ou encore une ancienne rédactrice en chef du magazine Cosmopolitain qui parle du corps des femmes… Au fur et à mesure de ces écoutes j’ai construit ma réflexion et j’en suis venue à me dire qu’il fallait que je me réconcilie avec mon corps.
Cela veut-il dire qu’il faut arrêter d’écouter les médias, les injonctions de la société, de lire des magazines de mode ?
Non, mais qu’il faut écouter et lire de la façon la plus éclairée possible. C’est cela que j’essaye de faire quand je nourris mon propos d’extraits sonores. C’est pour ne pas les prendre au premier degrés mais pour les interroger. Et dans ma vie quotidienne, à l’échelle du sport que j’ai fait petite, de la façon dont j’ai été élevée, de ma manière de parler de sexualité avec mes copines… j’essaye de repenser ce sujet du féminisme.