Allongement du délai d'IVG : « Donner un peu plus de temps permettrait de beaucoup soulager les femmes »
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Chaque année entre 3000 et 4000 femmes « hors délai » partiraient avorter à l’étranger selon un rapport parlementaire publié en 2000. L’allongement du délai légal fait toujours débat. En octobre 2020, les députés ont voté un projet de loi qui rallonge le délai de 12 semaines à 14 semaines, soit 16 semaines d’aménorrhée. Le texte a ensuite été rejeté par le Sénat et doit toujours être examiné en seconde lecture à l’Assemblée nationale, mais les députés de droite font barrage. Preuve s’il n’en fallait, que le délai fait toujours débat en France.
Si ce projet d’allongement est un jour voté, il entraînera automatiquement une modification des techniques d’IVG chirurgicales, comme le rappelle le docteur Philippe Faucher :
« Jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée, l’IVG se pratique par aspiration et tout passe par le tuyau, mais au-delà le fœtus est trop gros pour être aspiré correctement et l’on doit utiliser une pince pour retirer le contenu utérin. C’est une technique différente mais pas plus compliquée, ni plus dangereuse. »
Un problème uniquement politique
Le professionnel de santé pense que le problème sur l’allongement du délai n’est pas d’ordre médical, mais uniquement d’ordre politique :
« Les blocages sont essentiellement politiques. Le projet de loi pour étendre les délais jusqu’à 16 semaines d’aménorrhée a été discuté l’année dernière et adopté en première lecture grâce au vote de gauche et LREM. Il a ensuite été contesté par les partis de droite. Le Sénat, majoritairement à droite, l’a rejeté.
C’est donc politique et institutionnel. Car il y a des institutions comme le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens (Syngof), le Collège national des gynécologue et obstétricien (CNGOF) dont les représentants s’expriment et se prononcent contre l’allongement du délai. Heureusement d’autres institutions comme le Comité national d’éthique (CCNE) se sont prononcées pour cet allongement du délai. »
Les droits des femmes en danger
45 ans après la loi Veil, c'est une remise en cause du droit des femmes. Car le droit à l’avortement est actuellement un droit contraint par le temps, et contraint par la clause de conscience que peuvent invoquer certains professionnels pour ne pas faire d’IVG. Pour l’expert, responsable du centre IVG de l’hôpital Aermand Trousseau à Paris, il faut allonger ce délai :
« Cette technique est peut-être moins agréable à faire qu’une aspiration mais les états d’âme de professionnels n’ont pas à influer sur le droit des femmes à avorter. Les IVG tardives ne concernent qu’un faible nombre de patientes et donner un peu plus de temps permettrait de beaucoup soulager les femmes. »