Stop Fisha : un collectif contre le revenge porn
La maison des Maternelles- 2 min 58 s
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« Salut, je vous contacte car un mec veut faire tourner les nudes de 2 de mes amies, j’espère que vous pourrez nous aider » : voici le genre de message que reçoit chaque jour le collectif Stop Fisha –« Fisha » pour « affiche », en verlan.
Ce collectif s’est créé pour venir en aide aux victimes de revenge porn, ou pornodivulgation, pratique qui consiste à partager publiquement illégalement des vidéos et photos sexuellement explicites sans le consentement de la personne. Shanley fait partie de l’association féministe de lutte contre le cybersexisme et cyberviolences sexistes et sexuelles. Elle explique :
« On reçoit 20 messages par jour à peu près, mais parfois ça peut monter jusqu’à 100. On remarque que ça touche davantage des jeunes filles mineures, des collégiennes, des lycéennes. Il y a souvent cette dimension de rumeur. »
À la recherche des comptes « fisha »
L’association débusque les comptes « fisha » qui existent sur certains réseaux sociaux et dont le but est de partager des photos de jeunes filles, majoritairement mineures, sans leurs consentement. Hajar, elle aussi militante pour le collectif, nous explique :
« Là, par exemple il y a un compte de 35 000 membres qui publient les photos et vidéos sans le consentement des personnes, parfois il y a même leurs informations personnelles. Ce canal là, ça fait 3 fois qu’on le fait sauter, et pourtant il se recrée tout le temps. »
Accompagner les victimes
Au delà de la recherche et dénonciation de ces comptes, le collectif vient aussi en aide aux victimes :
« Tout d’abord, on dit à la victime de prendre des captures d’écran et de le signaler sur les différents sites de signalements, et sur le réseau social concerné. Nous, on peut accompagner dans cette démarche là car nous sommes en collaboration avec Net écoute, ça rend le signalement prioritaire. Une fois que cela est fait, ça peut se supprimer assez rapidement. On essaye d’apporter des réponses juridiques, grâce à notre avocate qui est aussi la co-fondatrice de l’asso, que les femmes sachent qu’elles peuvent aller porter plainte. »
Stop à la culpabilisation des victimes
Mais alors, devrait-on conseiller aux jeunes filles d'arrêter de faire ces photos ? Non, répond à raison Hajar :
« Il ne faut pas arrêter de faire des photos : on exprime notre sexualité, d’une façon ou d’une autre. Mais, il faut qu’on ait une véritable pédagogie autour de ça. Dire aux jeunes garçons qu’il faut comprendre quand une femme dit non, et que ce qu’elle va te donner, elle ne le donne pas aux autres. »
Les victimes de revenge porn ne doivent pas être culpabilisées pour avoir pris des photos, qu'une autre personne décide par la suite de divulguer sans son consentement. Dans ce contexte particulièrement tendu, un tweet de la Police Nationale, posté le 8 mars 2021 -journée de lutte pour les droits des femmes...- a indigné nombre de personnes et d'associations féministes : "Envoyez un nude, c'est accepter de prendre le risque de voir cette photo partagée."
Retiré depuis, le tweet, écrit dans une logique de culpabilisation des victimes, fait grincer des dents, et montre que le chemin est encore long pour que les mentalités changent, au sein même de la Police Nationale. Stop Fisha poste sur son compte Instagram un détournement du tweet, et écrit :
"Ce n’est JAMAIS de la faute des victimes, jamais. Prendre des photos est LÉGAL. Les diffuser sans consentement est ILLEGAL"
Depuis 2016 et l'adoption de la loi pour une République numérique, la diffusion de revenge porn est passible de 2 ans d'emprisonnement et 60.000 euros d'amende.La loi prévoit donc de punir par les mêmes peines tous ceux qui diffusent ces images, même par une simple republication sur les réseaux sociaux.
A noter:
Si vous vous retrouvez face à une situation de Revenge Porn, pour obtenir de l’aide et des conseils pour vous accompagner dans vos démarches vous pouvez contacter NET ECOUTE : 0800 200 000, www.netecoute.fr