IVG : l’importance d’être bien accompagnée
La maison des Maternelles- 4 min 32 s
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Au Centre de Planning familial des Bluets à Paris, Sara* discute avec Christine Héritier, la coordinatrice du Centre. La jeune femme, étudiante, est enceinte et a choisi d’avoir recours à une IVG :
« J’ai commencé à avoir des symptômes. Au début je croyais que j’étais malade. Et au bout de quinze jours je me suis dit que ce n’était pas normal que je n’ai pas mes règles. J’ai donc fait un test…. Ensuite j’ai averti le garçon en question. Je lui ai dit déjà que je ne pourrai pas le garder. Je ne veux pas et je ne peux pas. Sur le plan financier par exemple je n’ai pas fini mes études. »
Comme beaucoup de patientes, Sara ne remet pas son choix en question, mais ne peut s’empêcher d’imaginer un autre scénario sans IVG, en versant quelques larmes :
« Si ça avait été dans un an ou deux, peut-être que ça se serait passé autrement. »
« Je ne me sens pas seule »
Christine Héritier explique le but de cet entretien :
« C’est un entretien au cours duquel on est là pour accueillir la personne, d’abord dans ce qu’elle vit : ses émotions, ses angoisses, son contexte. C’est aussi l’occasion d’avoir une discussion avec un professionnel. Non pas que nous ayons des réponses pour elles, mais plutôt qu’elles elles puissent être dans un choix qui leur appartient et qui peut être raisonnable malgré toute la culpabilité qu’elles peuvent avoir. »
Ce soutien est nécessaire pour l’accompagnement des femmes lorsqu’elles souhaitent avoir recours à une IVG médicamenteuse ou chirurgicale, comme en témoigne Sara :
« Le fait qu’il y ait un soutien psychologique, que je sois entourée, qu’il n’y ait pas de jugement aussi, ça fait du bien. Je ne me sens pas seule. »
Un soutien qui s'adapte aux besoins des femmes
La coordinatrice est là pour aborder tous les sujets, sans jugement et sans tabou. Quand elle demande à Sara ce qu’elle ressent face à cette décision, la jeune femme se livre sans détour :
« Je me dis que ça va vraiment avoir un impact dans ma vie. Mais en ressortir forte et pas détruite. Plutôt me dire que j’ai pu réussir à accomplir plein de choses grâce à cette décision. »
À quelques portes de cet entretien, le docteur Marie Msika Razon, médein généraliste, reçoit Virginie*, mère de famille de 44 ans qui souhaite avoir recours à une IVG médicamenteuse. La mère de 2 enfants préfère que cela se passe chez elle, pour que cela se passe « avec moi et moi » comme elle l’explique à la professionnelle de santé. La décision d’avorter est claire pour cette patiente qui est en train de se séparer de son compagnon. Elle va donc passer une échographie pour dater le début de grossesse.
Durant la consultation, Virginie, qui a bien arrêté son choix, ne se confie pas plus que cela à la médecin, qui a l’habitude de voir différents profil :
« L’accompagnement psychologique est vraiment à la demande de la patiente. Il y a des femmes qui vont avoir besoin de beaucoup parler, de passer beaucoup de temps pour réfléchir à leur décision. Et il y en a d’autres qui ne vont pas forcément avoir envie, au moment de la procédure d’IVG, de rentrer dans cette démarche-là. C’est parfois presque plus à la seconde consultation, quand on les revoit 15 jours après, qu’on arrive à revenir sur ces sujets-là. »
Des massages pendant l'intervention chirurgicale
Après avoir avalé le premier comprimé dans le cabinet du docteur qui stoppera la grossesse, Virginie récupère le second qu’elle prendra chez elle, et repart plus sereine :
« Je suis soulagée parce que je sais que là c’est fini. Je ne regrette pas d’avoir pris ma décision. C’est la bonne solution. »
Françoise Caravella est conseillère conjugale et familiale. Son rôle ne se limite pas à l’écoute et au conseil des patients. La professionnelles accompagne celles qui le souhaitent durant l’IVG chirurgicale. Elle aide les patientes en leur parlant, en les massant tout au long de l’intervention :
« C’est important de les accompagner émotionnellement. Parce que pour certaines cela représente une étape qui est assez difficile. Notre présence, notre écoute à ce moment-là, leur permet aussi de lâcher la tension. Et le fait de les masser, les enveloppe, les cocoone. Cela contribue à un accompagnement global. »