« Il y a un tabou autour du suicide chez les jeunes »
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« Jeanne 12 ans, Tim 12 ans, Romain 13 ans, Thibaut 15 ans… » Cette liste de noms est une liste d’enfants qui se sont donné la mort récemment. C’est l’association Phare Enfants-Parents qui l’a dressée et qui l’adresse à Jean Castex, Premier ministre, dans une lettre ouverte publiée ce vendredi 5 février.
L’association constate depuis plusieurs années une recrudescence du mal-être et des suicides chez les jeunes, mais aussi chez les enfants, comme en témoigne Thérèse Hannier, présidente de l’association :
« On observe aussi qu’il y a une précocité des passages à l’acte ou pensées suicidaires. Ce sont des enfants de moins de 9 ans par exemple, qui vont dire à leurs parents : "Je veux mourir". Donc on voit aussi, depuis l’an 2000, ce qui n’existait pas avant : des suicides accomplis d’enfants de moins de 9 ans. C’est 2 ou 3 dans l’année, mais cela existe et c’est quelque chose qu’il ne faut pas ignorer. »
Thérèse Hannier déplore le manque de prévention et de formation dans les milieux scolaires par rapport à ce qu’elle constate sur le terrain et via les nombreux témoignages que l’association reçoit :
« Il y a un tabou autour du suicide chez les jeunes. J’ai eu un exemple qui s’est passé dans une école. Un enfant a tenté de passer par la fenêtre du quatrième étage. L’infirmière scolaire s’en est occupée, mais personne n’a averti les parents, et ne s’en est occupé plus que ça. Et quelques jours plus tard, il y a un autre passage à l’acte et là c’est fatal. »
3 jeunes sur 10 ont des idées suicidaires
L’association demande donc au Premier ministre, à travers sa lettre ouverte :
- D’engager un vaste programme de prévention du suicide en faisant jouer les différents département ministériels concernés : Santé, Éducation, Aide sociale, Police, Justice, avec les associations spécialisées.
- Donner aux territoires les moyens d’assurer localement les dispositifs de prévention, notamment en créant des centres d’accueil et de traitement avec une prise en charge pluridisciplinaire.
- Développer la formation des médecins généralistes, professionnels de santé et de tous les acteurs médicosociaux et associatifs au repérage de la crise suicidaire.
- Lutter contre toutes les formes d’incitation à l’autodestruction en particulier sur internet et les réseaux sociaux, et contre les facteurs de malêtre comme le harcèlement et l’abus sexuel.
La crise sanitaire actuelle a mis en lumière le mal-être des jeunes. Trois jeunes sur 10 avouaient avoir déjà eu des idées suicidaires ou songé à se mutiler dans un sondage Ipsos pour la Fondation FondaMental, révélé le 28 janvier par Le Parisien. Mais l’association PHARE enfants-parents veut le rappeler aux pouvoirs publics :
« La prévention du suicide relève d’une volonté politique résolument active afin d’infléchir cette triste réalité et non pas seulement en période de crise sanitaire. »