« J’avais des idées noires »
La maison des Maternelles- 8 min 43 s
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« Ça y est mon bébé dort. Je rouvre Twitter après des semaines d’absence car j’ai pris la décision de vous raconter mon histoire. Ce sera long, je tremblerai à chaque tweet d’émotions mais si cela peut aider des femmes alors cela vaudra la peine de parler. »
C’est par ces mots et par la voie des réseaux sociaux que Margaux Duguet, jeune mère d’une petite fille de 4 mois, a décidé mercredi 27 janvier de témoigner de sa dépression du post-partum.
Margaux tombe enceinte à la fin du mois de janvier 2020. Sa grossesse se déroule en pleine crise sanitaire et pendant le confinement. Une situation pas évidente, mais la jeune femme s’adapte. À la fin du mois de juillet tout bascule. Margaux ressent des contractions très rapprochées, alors qu’elle n’est qu’à 5 mois et demi de grossesse. Elle apprend que son col est rétréci et elle est hospitalisée dans la foulée. La jeune femme se retrouve dans un lit d’hôpital pétri d’angoisse et sans soutien psychologique :
« La psychologue de la clinique est en vacances. Je n’ai pas de contact très long avec les sages-femmes ou les gynécologues. Je partage la chambre avec une autre maman qui est plus avancée dans sa grossesse donc c’est difficile pour moi. Et puis c’est la canicule, je ne peux pas ouvrir la fenêtre. C’est également le contexte du covid. »
Un alitement complet
Quatre jours après son hospitalisation, Margaux rentre chez elle avec comme prescription : un alitement complet à la maison. Une situation extrêmement difficile pour la jeune femme alors que dans le même temps, la France entière se déconfine et recommence à sortir :
« L’alitement ce n’est pas des vacances ! Chaque minute est très dure parce que l’on pense toujours à son bébé. On pense aux risques. On calcule, en permanence le nombre de contractions que l’on a chaque jour. Et on n'a aucun suivi psychologique. »
La jeune femme va tenir 10 semaines alitée et va mettre au monde sa petite fille à 37 semaines d’aménorrhées, le jour de la fin de la période de prématurité. Sa fille pèse 2,3 kilos. Quand elles rentrent à la maison, Margaux ne dort plus, elle va vérifier que le cœur de sa fille bat, qu’elle respire bien… La jeune femme culpabilise du petit poids de son bébé et se met dans une situation d’hyper vigilance pour ne pas risquer de la perdre. Soutenue par son mari, tout bascule quand il doit reprendre le travail et que Margaux se retrouve seule :
« J’ai des idées noires très souvent. J’habite un immeuble assez haut et la fenêtre est ouverte… Je n'ai pas envie de mort mais j’ai envie que tout s’arrête, de hurler… »
Hospitalisée dans une unité mère-enfant
Margaux va finir par être hospitalisée. Elle intègre l’unité mère-enfant du Kremlin Bicêtre. Une décision difficile mais qui va s’avérer salutaire pour la jeune mère :
« Ces unités sont peu connues pourtant ils font un travail formidable. Et il y a 20 % des mamans qui font une dépression post-partum, et certainement beaucoup plus avec le covid. Ces dépressions ne sont pas assez prises en charge… Il n’y a que 18 unités mère-enfant en France actuellement, ce qui est ridicule. »
A noter:
Si vous voulez soutenir les unités mère-enfant qui survivent grâce aux dons, contactez unite.mere-bebe@bct.ap.fr