« L’amour maternel est une chose qui se construit »
La maison des Maternelles- 2 min 12 s
- extrait
- tous publics
Du même programme
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 21/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 22 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 20/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 22 min
Dans son livre L’amour en plus, paru dans les années 80, Elisabeth Badinter affirme que l’instinct maternel n’existe pas. Une pensée révolutionnaire qui va permettre de construire une idée différente de ce qu’est la maternité et de déculpabiliser des générations de jeunes mères.
Malgré cette idée, qui s’est depuis largement diffusée, le mythe de la mère qui possède l’instinct maternel reste encore, aujourd’hui, à déconstruire, comme le rappelle la philosophe :
« Je n’ai pas de statistiques sur le sujet, mais il est vrai que pour des raisons, parfois hormonales ou des raisons psychologiques, il y a des femmes qui, lors de l’accouchement, reçoivent leur bébé, et là, il va se passer vraiment quelque chose. Or il y a des femmes qui sont de cette espèce et il y en a d’autres pour qui ce n’est pas du tout le cas. »
L'instinct : une notion d'universalité
Et lorsque l’on parle d’instinct, on parle alors d’universalité :
« Ce qui est navrant ce serait de vouloir faire du concept d’instinct une réalité universelle. Alors que je crois, que pour la plupart des femmes en réalité, l’amour maternel contrairement à l’instinct maternel, est une chose qui se construit et qui se tricote au jour le jour. Et c’est cette rencontre entre une femme et son bébé. J’ai presque envie de dire : cette rencontre entre une femme et un bébé. Parce qu’on peut vous mettre n’importe quel bébé sur le ventre lorsque vous accouchez et il devient votre bébé. Vous ne dites pas alors : "Non ce n’est pas celui-là, ça ne peut pas être le mien." »
Elisabeth Badinter, en plus de déconstruire ce grand mythe de la maternité, tient à rappeler que même l’amour maternel n’est pas quelque chose d’automatique :
« Je pense que ce n’est pas insultant, mais que c’est culturel, c’est social. Il n’y a pas de traumatisme à dire qu’il n’y a pas d’instinct. Tout comme l’amour qui se construira au jour le jour pour certaines, ne se construira pas pour d’autres. Car l’amour ce n’est pas automatique. »